habiter la fenêtre sur cour, rue, jardin, même aveugle
habiter s’enfouir
se hisser trouver la branche maitresse entre ciel et terre habiter l’arbre
habiter laisser trace; la paire de chaussures, la robe, le livre… c’est ici qu’ elle aurait habité ; on la cherche
habiter la chambre du tableau; accrocher le tableau de la chambre, se dire : c’est ici maintenant que je vis
comprendre sans pouvoir expliquer qu’ici on ne pourra pas habiter
« De la pièce située au second étage à l’angle sud-ouest de la maison et pourvue en conséquence de plusieurs fenêtres ,on connait surtout sa fonction d’observatoire. Emily a noté dans un poème le paysage sur lequel donnait l’une d’elle. Branche oblique de pommier, relief d’une cheminée, dôme lointain de colline , flèche d’un clocher.
Cl. Malroux Chambre avec vue sur l’éternité
réfugiée sous les ardoises du toit retenant ton souffle écouter la nuit habiter un silence
habiter avec eux, avec lui, sans eux, sans lui, habiter seule à présent
habiter en face, à l’angle
il faudra le nom et l’adresse ; vous pouvez présenter un justificatif de domicile
pour ce travail justifier d’habiter ; pour habiter justifier d’un contrat de travail
le père, vingt mois dans la cache, une sorte de faux plafond au premier étage près de la salle de bains, un mètre vingt de hauteur, (mais le plafond n’aurait pas grossi comme le ventre de la mère et personne n’aurait su). habiter disparaître : survivre
Jonas dans la baleine, Job sur le tas de fumier
Anne dans la tour ou dans l’Annexe
habiter l’inhabitable
le bidonville de Nanterre on l’apercevait de la route, je plongeais dans ce fatras de tôle, de planches, de roues, en cabanes ( et l’enfant au parpaing couvert de boue ) je ne pouvais pas arracher mon regard : Ils vivent là, c’est vrai
habiter de passage ; lui ne vivait que dans des hôtels il parlait de cellules provisoires, il avait connu la prison, longtemps
habiter dans, sous, sur, dedans, dehors, ici, là
elle déféquait entre deux voitures; elle avait habité sous la dalle, sous l’abribus, sous la bâche, sous le porche, sous la pluie; sinon une fois dans l’auto restée ouverte
habiter longtemps quelque part
183 bis rue du faubourg poissonnière , 150 bis rue Legendre , 116 bis rue du … « Tercer » des bis
183 bis rue du faubourg poissonnière un appartement sous les toits, les trois chambre, le double salon; au bout d’un long couloir une chambre minuscule attenante à la cuisine, l’odeur de cramé derrière la porte, la porte de la cuisine à trois verrous qui donnait sur le palier des chambres de bonne et par laquelle mon frère et moi rejoignons l’escalier de service pour descendre les ordures ménagères. Personne n’avait, ni entendu, ni vu, ni su l’enfant de la bonne resté seul.
58, 67, 2 ou bien cour des trois frères, rue Victor Hugo, Colombes, Oinville, Barbès, Montmartre
58 rue T. : sonner; dire : c’est ici que j’habitais mais dans le rêve la maison était vendue et nous y vivions pourtant et les morts étaient morts mais bien portant
et c’est votre dernière demeure : la fosse, la nécropole, l’égout
habiter pour de faux habiter des fictions habiter des décors
je vais dans ma maison de théâtre, elle disait de la maison de Molière elle y avait sa loge
« Je m’en vais dans ma cuisine, trois mètres sur trois mètres sur trois mètres, attendre qu‘il me siffle. … Ce sont de jolies dimensions«
S.B. fin de partie
habiter la scène
l’habitacle de zinc les corps reclus – têtes de chiffon puis, au plein feu de la scène, se dépliant pour saluer.
(Nell et Nagg, les parents de Hamm qui ont perdu leurs jambes lors d’un accident de tandem dans les Ardennes vivent dans deux poubelles situées sur la scène.)
l’actrice assignée à résidence trente jours dans la poubelle de scène avait tenu secrètement un journal: un journal de scène pour la scène. Hors-Jeu ainsi l’appellerait-elle
chaque soir une maison de papier brûlerait sur un petit charriot traîné par le fantôme de la sœur
habiter en effigie
endosser : un rôle, un costume – cependant l’habiter
habiter, être possédé : c’est un dibbouk ! diboukk ! dibouk ! criait la mère ; l’âme de la sœur morte l’habitait même sa voix la rouait de coups
Quelles richesses dans votre « en vrac » Nathalie.
Et merci pour le dibbouk et le théâtre yiddish. Merci pour toutes ces pistes offertes, ouvertes.
« chaque soir une maison de papier brûlerait sur un petit chariot traîné par le fantôme de la sœur », quelle image ! très très fort, merci Nathalie !