un truc important mais qui n’en a pas vraiment, d’importance, quelque chose de quotidien qu’on trouverait n’importe où – j’ai refait tourner Echoes j’écoutais ça dans la chambre des filles – l’ une des deux, celle qui donnait sur la rue (la chambre, pas la fille) – l’autre donnait sur le jardin (mes sœurs étaient deux) – il faut se tenir à une certaine discipline, une certaine distance aussi, faire en sorte que toutes ces choses et tous ces mots, cette suite inutile et interminable de mots ait un sens – une direction : un manageur – il ne faut pas trop parler de soi on se révolte on fait ce qu’on veut on s’en fout on va marcher – c’est quand même là et ça attend, ça attend que ça se passe – la petite bible et son papier du même métal, le rasoir, la pierre d’alun sur la petite planchette de bois – je suis allé relire ce parpaing qui donnait dans le toujours il ne m’était pas venu alors la chanson de Chédid, le fils d’Andrée et le père de M – la fête de l’organe se tient début septembre, vaguement le sentiment que c’était la première fois que j’y mettais les pieds, c’était dans un parc où le sol était de cailloux et de poussières, quelquefois d’herbe : je l’ai vu là, ce Louis – à peu près la même époque : un truc sans importance mais quotidien, un peu comme l’écriture, ce mot là ou un autre, un peu comme la musique, la petite cuillère, le souvenir des jours heureux ou malheureux, on se retrouve seul – un peu comme dans la chanson – j’ai vu passer les quarante-cinq ans l’année dernière (il y en aura cinquante en vingt-huit), la littérature sur le sujet est abondante et grossie sinon grossière sur les aboutissants, il n’y a pas si longtemps deux mois peut-être que j’ai réussi à trouver mettre la main sur le pensum sur le sujet édité par autrement – le truc sans importance (est-ce que je serais encore là pour voir ça ? Il faudrait que je pose des liens et des dates) c’est cette doctrine qui a commencé par foutre en l’air fucking Nicolas deux qui n’y était pas tellement pour grand-chose, on l’a déposé puis tué –pensum c’est à cause que ça a été coordonné par une espèce de prof ou de journaliste ou les deux possiblement de l’école des sciences politiques de la rue saint-guillaume agitée ces temps-ci (ça commence à faire un moment) par les bruits et la fureur de la guerre – quelque chose avec l’école, on pourrait prendre comme truc la langue ou l’orthographe – prendre le communisme comme quelque chose d’important mais qui n’en a pas vraiment, d’importance, quotidien qu’on trouverait n’importe où – un objet transitionnel, cette histoire là, il y a une image où on le voit, Aldo, qui tend la main au secrétaire général du parti, une table les sépare, les deux sourient mais lui ne sourit jamais franchement sur les photos, il y a une petite mention de cette histoire dans le parpaing de toujours – c’est cette question qui revient toujours, pourquoi lui et pas un autre ? cette chanson-là et pas une autre ? cette idée-là comme quelque chose du partage, la nouvelle présidente du Mexique, qui ne figure pas dans les égéries mais la redistribution partielle, le partage, la peste le choléra l’horreur absolue est-ce bien raisonnable d’en faire ce quelque chose d’important qui n’en a pas, d’importance ? La littérature la musique l’idée ne se mêlent pas de politique quand même tout le serait – j’ai fait tourner Philip Glass puis Moondog pour me souvenir – à la fin du Prisonnier (ce n’est pas celui de lotus sept) le livre de l’une des guerilleros, se trouve un calendrier jour après jour de cette époque-là, cette époque-là, vingt-quatre ans de retour de l’armée grand malade cinq quatre-vingts jours sans trop manger, cinquante-cinq kilos en revenant par le train et la gare du Nord, Compiègne transmetteur comme mon père – la volonté et la force du destin, sachant alors le passage par ce camp de Robert Desnos et de tant et tant et tant d’autres – une doctrine, une doxa, une discipline, une obligation et me revient un film, un jeune type tortionnaire, de la paille sur le sol des palais tsaristes, du sang, un jeune type crâne rasé (ça se dit skinhead) mais blond qui gravit les échelons et se retrouve peut-être bien à un poste élevé (Le capitaine Volkogonov s’est échappé, Natalia Merkoulova, Alexeï Tchoupov, 2021) – comme les histoires d’amour, ces histoires-là cette histoire-là finit mal en général – je ne sais pas bien, la force du destin ? sans doute n’est-ce pas le lieu, mais ce n’est jamais le lieu la littérature la poésie la chanson l’adoucissement des mœurs – vers les trente ans le tournant de la rigueur : ou alors mettre du piano, cette époque-là, l’Afghanistan pas encore sous la botte, le Viet-Nam et le bonze qui s’immole, la fin des colonies portugaises ces années-là – cette histoire-là, la main tendue, la franchise du sourire du secrétaire général, la réserve du chrétien démocrate en costume foncé – et puis ça a été le mardi, les choses se déroulent toujours à une date, il y a l’acmé, il y a les prolégomènes, il y a les suites – ça rappelle l’amour – nous sommes là, assis devant le monde qui tourne, d’autres se chargent d’en instaurer les règles, les droits et les devoirs, nous sommes là, assis devant nos tables, une musique une chanson une petite musique de nuit (BWV 974) le jour ici c’est la campagne, ça ne devrait pas se dire mais à plus de cinquante pour cent, ici, ça s’est prononcé pour l’ordure – ça ne devrait pas avoir lieu, et nous sommes assis, à nos tables, devant nos idées nos volontés nos absurdes renoncements, je ne sais pas si j’ai conservé cette image, mais celle où, avec toute sa famille, oui, il se trouve en assez grande tenue avec sur sa petite estrade couverte de satin noir un souverain quand même serait-il pontife, un sixième du prénom, un ami de longue date, qui tout autant que le secrétaire qui sourit franchement sur l’image, tendant la main au-dessus de la table, tout aussi vraiment tout à fait intègre et digne, tout autant le trahira parce que sa vie ne vaut pas une idée – oui,voilà je me souviens, quelque chose sans importance, rien, la vie ne vaut rien chantait doucement Souchon, oui, la vie ne vaut rien rien
tout devrait être codicille - tout ce qui précède - merci pour vos commentaires : je ne peux y répondre, je ne peux que lire au fond du jardin et il pleut - il y aura des liens posés notamment sur le magnifique Esterno notte de Marco Bellochio chroniqué dans la maison[s]témoin -
Toujours le même plaisir à te lire.
La vie ne vaut rien et Souchon ajoute Rien ne vaut la vie 😉
@Françoise Guillaumond : content de te savoir là, merci à toi (Souchon, c’est juste un chanteur hein… :°)) (mais aussi, souvent, un chanteur juste)
J’entends de la colère, je vois un bouillon de culture et je me dis : la vie peut-être ne vaut rien mais une vie vaut tout l’or du monde … Merci pour ce texte
Merci à toi Claudine
Tellement foisonnant que je devrai relire. Et lire encore puisqu’il « y aura des liens posés notamment sur le magnifique Esterno notte de Marco Bellochio chroniqué dans la maison[s]témoin -«