#anthologie #03 | le bouquin

Moi j’ai toujours dans mon sac un bouquin. Même si le sac est petit, j’essaye toujours d’en glisser un. C’est vrai quoi, ça ne mange pas de pain et puis, c’est toujours utile. D’abord, personne n’est à l’abri d’un coup d’ennui : attendre le bus, un ami qui n’arrive pas, la fin du monde (?). On est sauvé de l’ennui par le bouquin. On le sort du sac, on l’ouvre et c’est aussi simple que ça. On ne s’ennuie pas. Moi, j’aime bien commencer par la première phrase, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Il y en a qui font défiler les pages et finissent par l’ouvrir au hasard. Ils lisent alors le premier mot sur lequel leurs yeux se sont posé. Il y en a qui lisent dans l’ordre, de la première à la dernière ligne. D’autres qui ne peuvent s’empêcher d’aller voir comment ça finit. Et puis la chance, c’est que tu peux aussi le refermer quand tu en as besoin. Imagine que tu es dans la salle d’attente chez le médecin. Comme d’habitude, il est en retard. Il y a bien sur la table pléthore de magazines, mais en plus d’être dégoutants, parce que manipulés par toutes sortes de mains pleines de microbes, ils sont souvent obsolètes et inintéressants. Le bouquin qui est dans ton sac, c’est toi qui l’as emporté, tu l’as acheté à la librairie, tu l’as choisi à la bibliothèque. La plupart du temps, tu as lu le quatrième de couverture et tu penses que tu pourrais éventuellement apprécier le sujet évoqué par l’auteur. Mieux encore, tu aimes les écrits de cet auteur et tu as envie de retrouver son univers. Tu n’as qu’à ouvrir le bouquin, retrouver la page marquée, celle où tu as arrêté ta lecture et reprendre. C’est libre en fin de compte. Tu peux choisir comment tu veux l’aborder. Et puis il y en a de toutes sortes, des bouquins. Les miens sont petits, blancs et remplis de pages, lesquelles sont pleines de mots. Mais le contraire est valable, il y en a des grands, de toutes les couleurs et avec des images. D’autres alternent images et mots. C’est au choix, c’est ça qui est bien avec un bouquin, on fait comme on veut. On est libre de le sortir, ou pas. On est libre de le lire, ou pas. On peut en faire des confettis, on peut le laisser sur un banc, on peut l’offrir à un ami si on a aimé avec une chaude recommandation. On peut aussi en faire cadeau à son meilleur ennemi, personne ne saura rien de nos intentions. Et c’est ça qui est bien avec le bouquin…

A propos de Irène Garmendia

Lectrice par amour des mots et des histoires. Voyageuse immobile, perdue entre plusieurs langues, a récemment découvert le jeu d'écrire.

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