La cafetière a toujours été là. Sur l’étagère de la cuisine. Je pense souvent à la changer de place, je ne m’en sers plus depuis des années. Je reporte au lendemain, à la semaine suivante. Je veux la ranger à l’abri de la poussière. Je pense que c’est une bonne idée, puis une mauvaise. Je me vois séparer les deux récipients, les envelopper dans un papier de soie. C’est ça que je devrais faire pour protéger son émail. Je cherche un carton, d’une taille adéquate, solide. Je descendrai à la cave, je monterai au grenier. J’attends de me souvenir de l’endroit où je les ai rangés. Puis j’oublie. Oui j’oublie. Ce n’est pas si important finalement. C’est sa place, sur l’étagère. Mon regard sur son élégant bec de cygne, sa blancheur satinée, le souvenir de la vapeur s’en échappant, de son odeur au petit matin, de tout cela, j’en ai besoin.
à quoi bon la ranger puisque finalement tu en as besoin ?
tu as besoin de la voir, de l’observer à sa place sur l’étagère…
oui, la cafetière comme mémoire des gestes, des paroles qui se sont mêlées autour d’elle…
ça me rappelle quelque chose, le geste qui nous reconduit par le langage du corps à des événements et des choses profondes…
Bonheur de te retrouver avec cette cafetière et son élégant bec de cygne !
merci Françoise !
je vais dans ce cycle à pas lents et me fait distancer…
même pour les commentaires et les réponses aux commentaires
j’espère pouvoir bientôt lire en retour
Faire le geste de, le défaire, y repenser, y renoncer… Et ce qu’il reste de souvenirs de l’objet… beau.
objet que je trouvais si vieillot lorsque j’étais plus jeune et que je trouve maintenant si élégant et porteur de mémoire
merci d’être passé par là !