Debout sur la table en bois elle arroserait des plantes en écoutant les murmures de la terre humide. Cris des mouettes et de voitures. Ombres d’un store de plus en plus larges sur sa robe ondulante, sur le mur blanc. Gang de mouches évolue en spirale. Un tissus bleu volette accroché à la lampe devant une pile de livres puis une pile de de caisses de vin remplies de livres blanc roses bleus verts, un cadre sur la caisse la plus haute, tenu par un caillou. Une fenêtre se dessine sur le canapé bleu où dort un plaid en boule. Au mur, photo d’un château de cire et d’un château de sucre, inscriptions illisibles. Derrière la fenêtre, vitre sale, store à demi fermé, lumière blanche d’une ville jusqu’aux collines et jusqu’à la mer. Pas nus sur le carrelage. Le soleil rase la table basse en marqueterie orientale, ronde, irrégulière. Bois brun bois clair d’olivier sous la poussière, paquet emmêlé de fils verts, cuillère, cendrier, boite de cartes, briquet orange, ciseaux. Bruit d’un clavier. Un verre, deux doigts de café où s’épuise un moucheron. Carrelage ancien, graphisme brun beige, grande plante pointue, ballon en mousse. Le couloir mène à une fenêtre floue. Elle serait assise en tailleur sur un fauteuil jaune, en plein courant d’air, plongée dans l’ordinateur.
Très belle musique de mots, je trouve. J’aime l’élan et le rythme, l’évocation et le film. Merci.