#anthologie #02 | au 7e étage
A gauche de la porte lourde à la peinture vert bouteille, un miroir vertical
serait accroché au mur peint en jaune par des attaches rondes en plastique noir. Un
peu plus à gauche, un radiateur à bulles blanc crème au premier plan, derrière
lequel on verrait un panneau en bois puis, plus à gauche, un réfrigérateur bas
blanc au rebord métallisé, surmonté par un égouttoir à vaisselle et un évier en
inox. Au-dessus du robinet à col de cygne, une toile abstraite à dominante
marron et rouge. Espace large d’environ vingt centimètres à gauche de l’évier,
avec une petite natte marron en bois. Au gauche, dans le coin de la pièce, la
cabine de douche en PVC blanc, décorée par un autocollant publicitaire, posée
sur une vasque en céramique blanche. Rideau de douche en plastique blanc.
Petit tapis blanc à liseré rouge devant la cabine, suivi par un bac à
parapluies blanc décoré de motifs à la Jackson Pollock. Juste après, à gauche, au mur, à environ un mètre du sol, un visage évoquant l’Egypte antique au centre d’une toile d’inspiration pointilliste. En dessous, surmontée par deux rouleaux de
papier toilette, une bibliothèque basse en bois sombre, contenant des revues
d’art dans son compartiment supérieur et un bric-à-bric d’appareils
électro-ménagers usagés dans la partie inférieure. Par terre sur la gauche, une
valise noire de marque Samsonite serait ouverte. Plus à gauche, sur un fauteuil de bureau à roulettes en bois sombre, un sac à dos North Face et un manteau gris clair.
Derrière le fauteuil, dans une bibliothèque haute en bois sombre, de style
Empire, des carnets de croquis, des tubes de peinture, des brosses, des
pinceaux, des grattoirs, des crayons de couleur Caran d’Ache, des livres d’art.
Un chevalet plié dans le coin de la pièce, à côté d’un lampadaire noir et d’une
table en formica beige sous un Vélux. Devant cette table, une femme brune d’une trentaine d’années serait assise sur un tabouret en formica blanc, vêtue d’un jean bleu
foncé et d’une blouse en coton verte, et taperait sur le clavier d’un ordinateur
portable, interrompue par deux quintes de toux. A gauche du bureau, six
tableaux posés verticalement sur le sol, juste avant une haute armoire étroite en
bois blanc. Une petite peinture de paysage aux teintes
verdâtres, sur le haut de l’armoire. Derrière, un pilier peint du même jaune que
les murs. Puis un grand matelas sur une sorte d’estrade recouverte de moquette
marron clair, sous un Vélux. Au mur à
droite du lit, quelques toiles puis, passé le coin de la pièce, un mur jaune
recouvert de quatre grands tableaux représentant chacun un stade différent de
l’évolution d’un fœtus in utero. A gauche du lit, une table de nuit de forme cubique, de la même hauteur que l’estrade, recouverte de la même moquette et surplombée par une lampe de bureau jaune à la tige orientable en métal souple. Pas de draps, mais un
traversin et une taie d’oreiller blanche à pois gris anthracite. Dans le coin de la pièce, dans une bibliothèque haute d’un mètre environ, des livres brochés de langue anglaise et des magazines littéraires. Au-dessus, sur la gauche, une plus petite
bibliothèque, avec quelques livres d’art. Une avancée d’un mètre sur un mètre attirerait le regard sur une nouvelle bibliothèque basse, à droite de la porte, contenant du dentifrice, du déodorant, des échantillons de savon liquide, des shampooings achetés à
l’étranger, d’autres tubes de cosmétiques, des mouchoirs en papier, un gros bocal de
Nutella rempli à ras bord de trombones, une petite boîte de confiture vide et un
moulin à poivre de marque Ducros. A gauche de la porte, la femme en jean,
maintenant vêtue du manteau, se brosserait les cheveux devant le miroir. A ses
pieds, le sac à dos et la valise.
Prédominance des détails et de la couleur, un mouvement de caméra très intrusif. L’abondance de détails nous emporte dans une lecture foisonnante. Beau moment, merci.
Merci ! C’est l’un des lieux qui m’hébergeaient à l’époque du TGV (cf. texte précédent).
Une fois de plus, je prends plaisir à vous lire.
Beau ce sens du détail dans ce que vous décrivez au fur et à mesure du texte.