Dans la pénombre la porte gros bois et poutres sa poignée en métal oxydé à clapet en 2736X3648 entr’ouverte sur le jardin au chêne dans l’azur flanqué d’un chat noir, la vache passe sa tête à deux cornes, les yeux en amandes et à niveau oreilles à poils museau et naseaux roses elle semble vouloir frapper en avançant le poitrail et sa patte droite sur le seuil, l’enfant assis à même le sol en lattes faisant barrage. Ce tableau du dix-neuvième négligemment posé dans le coin droit de cette écurie reflète tel un miroir l’agencement qui aurait pu en être le modèle… une fourche à long manche trois dents en parallèles courbes et fines en bois de micocoulier, l’arbre aux trois bourgeons du pays de Sauve, creusées à même le mur de pierres blanchies à la chaux des niches avec des boîtes de conserves à mesurer le grain d’avoine, des mesures en bois et métal pour les farines animales une échelle en hêtres se dresse sur une ouverture un grenier à céréales à foin et à paille pour litière, quelques brassées de foin tombées çà et là restent accrochées à la quinzaine de barreaux , une chaise à dossier en bois et cannage en marge des premiers barreaux une femme assise cheveux relevés foulard en pointe à son cou corsage ficelé à la taille jupe en lin sabots, elle tend la main vers l’enfant, un panier de pommes poires carottes choux oignons à ses côtés, le chien à demi couché-assis sourit la gueule ouverte, langue pendante de satisfaction… puis la vache dans sa vacherie en stabulation entravée d’une corde à son cou, la copie conforme du tableau, face à son râtelier à foin de pâture, le pis gonflé de sa bamboche journalière piétine sa litière avant de s’y coucher lourdement. Des raies de lumières, une bruine de poussière de fleurs et de tiges séchées passent par les interstices « du plafond des vaches » sur le mur du fond troué d’une lucarne opaque collé de tout un bestiaires d’insectes volants agglutinés rendent de la campagne un flou irréel, en continuant sur la gauche un fatras de cordes, de blouses, bleus de travail en toile épaisse suspendus à des clous plantés dans les poutres avec les bidons de traite le trépied et les boilles de stockage du lait en aluminium quelques cloches en bronze attendent patiemment d’être suspendues au garrot de la bête ici des toiles d’araignées tissées avec minutie témoignent de l’ordre immuable régnant. Le montant du chambranle de la porte d’entrée sonne la fin de la visite de cet endroit intemporel, en sortant nous refermons la porte.
« puis la vache dans sa vacherie » tout est dit dans ce mot inusité quand on parle d’écurie de bergerie de chèvrerie mais pas de vacherie. Et pourquoi pas le conditionnel dans ce qui pourrait s’animer dans ce tableau du dix-neuvième. Serait encore plus fort et peut-être y verrait-on ce qui n’est pas représenté sur le tableau.
Merci Cécile pour cette proposition, je vais essayer voir ce que ça pourrait donner… vacherie est je crois un ancien terme pouvant être utilisé pour l’étable des vaches mais je n’en suis pas certaine, le mot était trop tentant et j’avais envie de m’amuser.
Joli fouillis avec sa minutie joueuse et sensuelle
Le thème était pour moi inspirant même et surtout parce que je ne savais pas « commencer par quoi »… il me fallait mettre un semblant d’ordre dans ce « fouillis » ou peut-être l’inverse bref, merci Marion