#anthologie #01 | portes et escaliers

Pousser la porte, entrer, descendre les escaliers, pousser d’autres portes, la troisième seulement nécessitant une clé. Poser la veste sur le porte-manteau, ouvrir le sac, sortir l’ordinateur de fonction, l’enclencher, partir chercher un café pendant qu’il démarre, proposer un croissant à la collègue assise à côté, travaillant depuis déjà longtemps, soupirant, souriant, soufflant le chaud et le froid. Traverser des couloirs, fermer des portes sans les claquer pour éviter de déranger, descendre des escaliers, traverser des couloirs aux allures de prison, prendre deux cafés, un pour la collègue un pour moi, acheter deux croissants, au beurre pour elle au chocolat pour moi, retraverser les mêmes couloirs gris, remonter les mêmes escaliers, se donner rendez-vous dans la salle d’en bas autour de la table ronde, prendre une pause avant de commencer, parler, écouter, remonter les escaliers, entrer dans la salle aux ordinateurs, envoyer des photocopies, ajouter du papier, ouvrir le capot, saisir le papier coincé à deux mains, dégager le papier avec précaution pour ne pas le déchirer, retirer le papier avec un angle de quarante-cinq degrés environ, refermer le capot, attendre un miracle écrire « machine défectueuse », entendre la sonnerie, paniquer, entrer dans la salle de classe essoufflé : changer de programme, puisque les photocopies…

A propos de Vincent Francey

Enseignant, chanteur et clarinettiste amateur, je vis dans la région de Fribourg, en Suisse, et suis passionné de lecture et d'écriture depuis toujours, notamment via mon site a href="https://www.lie-tes-ratures.com/">lie tes ratures mais aussi sur un blog né à la suite de l'atelier d'été sur la ville : fribourgs.com. Auteur d'un livre autoédité, Je de mots, dictionnaire intime, je suis également présent sur YouTube pour, entre autres expérimentations, y parler de mes lectures.

2 commentaires à propos de “#anthologie #01 | portes et escaliers”

  1. Aller, venir, repartir, revenir… prendre soin des autres en ne claquant pas les portes, le croissant, le café… et la photocopieuse qui oblige à revoir ses plans.
    Je suis portée par le texte, par le ‘personnage’, comment il se comporte vis-à-vis des autres, attentionné, précautionneux.

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