#anthologie #01 | opérer

Sortir de la bouche de métro, en montant l’escalier. Longer l’arche de béton. Se retrouver devant l’entrée des artistes et du personnel. Descendre les marches. Sourire à l’hôtesse d’accueil derrière le comptoir. Badger. Comme dans le métro. Prendre l’ascenseur pour le septième. Marcher dans le couloir. Portes. La nôtre, juste avant la fin, le bureau donnant sur une sorte de cour à l’intérieur de la structure; ordinateurs sur des tables formant un U. Sortir le cahier aide-mémoire. Echanger avec les collègues des académies partenaires. Faire le point. Se répartir la suite des événements. Lui partant vers l’extrémité : va rejoindre, côté coursive publique, un tournage. L’autre restant sur place. Et pour moi redescendre. Ascenseur. Retour à l’entrée. Attendre un peu. Accueillir les enfants. Leur rappeler le déroulement. Et quelques règles. Accueillir les questions. Franchir les portiques avec eux sans badger. Se diriger vers l’escalator. Glisser vers le dernier dessous. Rencontrer le chef de l’atelier peinture. Immensité, verrières. Ecouter les explications. Observer les balais-pinceaux permettant de peindre au sol des toiles de fond. Suivre du regard le ballet des peintres debout.  Leur concentration.  Voir apparaitre une forêt dans le quadrillage du décor. Découvrir la salle des couleurs. En comptant pots et outils. Comparer la maquette de la toile et sa projection grandeur nature. Aider les enfants à noter les réponses du chef d’atelier. Remercier en quittant les lieux. Prendre le temps du détour : en franchissant les portes, ne pas se perdre. Rappeler aux enfants les trente kilomètres de couloir en tout. Passer par là. Pousser un battant. Se retrouver avec eux dans la salle aux 2745 places, la traverser jusqu’au plateau entamant lentement sa descente vers le sixième dessous. Saluer l’élève en stage dans le département génie scénique. Guider la classe vers la sortie en empruntant un couloir de plus. Voir la troupe des écoliers repartir joyeusement dans la lumière de la rue. Badger. Retourner là-haut. Parler dans l’ascenseur avec un choriste. Rejoindre au bureau les membres du trio. Préparer la répétition de l’après-midi. En n’oubliant pas le nombre de chaises, le qui fait quoi, la rencontre avec le harpiste, le timing. Faire le point. Faire une pause.

A propos de Christine Eschenbrenner

Génération 51.Une histoire de domaine perdu, de forteresse encerclée, de terrain sillonné ici comme ailleurs. Beaucoup d'enfants et d'adolescents, des cahiers, des livres, quelques responsabilités. Une guitare, une harpe celtique, le chant. Un grand amour, la vie, la mort et la mer aussi.

2 commentaires à propos de “#anthologie #01 | opérer”

  1. Envie de partir avec les enfants dans ces trente kilomètres de couloir, de comparer moi aussi la maquette de la toile et sa projection grandeur nature, d’observer le ballet des balais pinceaux. Envie d’en voir, d’en savoir plus encore.
    Merci

  2. oui, on a envie d’y être et de voir vraiment, mais l’imagination aide aussi