#anthologie #01 | L’infinitif relatif

Ouvrir la porte, dire bonjour à des gens que je ne connais pas, fermer la porte, m’asseoir devant des gens que je ne connais pas, écouter les gens qui ne me connaissent pas parler de moi comme s’ils me connaissaient déjà, répondre aux questions des gens qui ne me connaissent pas, écouter sans pouvoir rien changer à l’opinion que ces gens-là ont sur moi qu’ils ne connaissent pas, me surprendre du nombre de conseils que ces gens-là peuvent prodiguer à des gens qu’ils ne connaissent pas, accepter sans broncher, devoir s’estimer heureuse de la bonté humaine, signer quelque chose qui ne me concerne pas, dire au revoir à des gens que je ne connais pas, fermer la porte. Ne jamais oublier la tristesse de ces gens-là. Oublier.  

A propos de Helena Barroso

Je vis à Lisbonne, mais il est peut-être temps de partir à nouveau et d'aller découvrir d'autres parages. Je suis professeure depuis près de trente ans, si bien que je commence à penser qu'autre chose serait une bonne chose à faire. Je peux dire que déménagement me définirait plutôt bien.

16 commentaires à propos de “#anthologie #01 | L’infinitif relatif”

  1. c’est étrange, l’effet de ce texte, il y a comme des lamelles de possibilités, ça semble se refermer et pourtant c’est ouvert (et ça résonne)

    • Christine, merci inifiniment pour ce commentaire qui résonne aussi et donne à réfléchir.

  2. Superbe ‘ces gens qui ne me connaissent pas’ comme leitmotiv et très juste ce que tu déroules.

    • Chère Nathalie ! Quel plaisir d’être enfin ici ! Oui, fermetures ouvertes est une synthèse parfaite !