Un jour, un fantôme…
Ce jour particulier, l’enfant a cru que le fantôme était arrivé de manière impromptue, car c’était certainement la surprise qui avait fait pleurer le vieil homme, il avait regardé l’enfant et il était sorti en courant de la pièce. Le fantôme devait être trop curieux. La porte vitrée, le fantôme serait certainement entré là, comme tous, il se serait installé debout sur la table en Formica marron, au centre de la pièce, et il aurait fait un tour sur lui-même pour prendre le plus d’informations possible, les fantômes n’ont que des pièces vides pour se raconter nos vies, ils n’ont pas le droit de sortir quand nous sommes présents. À gauche de la porte, il y a le meuble blanc qui supporte l’évier blanc, des assiettes et des couverts sèchent sur un torchon, la cheminée qui accueille un poêle à charbon noir, aux plaques de fonte sur le dessus, la cuisinière blanche, des casseroles grises sous le feu, la huche à pain en bois foncé, la porte vitrée du salon, le vaisselier, puis le mur aux deux fenêtres qui donnent sur le jardin, le fantôme a du regarder de nouveau sur le vaisselier, les photos, il aime les photos, il a vu le temps qui est passé, il les verra. Quelqu’un arrivait, il devait partir.
ah la la « les fantômes n’ont que des pièces vides pour se raconter nos vies », quelle phrase !