#anthologie #01 | entrée de la foule

Au matin. Arrêt Jean Jaurès.Descendre du bus. Se frayer un chemin entre montants et descendants. Frôler des corps, les sentir, les éviter. Remonter la rue.

Devant la grille. Sonner et attendre. S’annoncer et attendre. Entrer en fermant méticuleusement la porte derrière soi pour éviter de se faire gronder en passant la porte du hall. Porte une, porte deux, le sas, autant d’occasion d’être remerciée ou de remercier. Hall, saluer, être saluée ou ne pas l’être. Rejoindre l’escalier à droite, celui en colimaçon, celui réservé aux adultes. Accéder à la passerelle.

A gauche, à droite, un couloir. Continuer à droite, des portes menant à des salles de cours, certains ouvertes d’autres fermées. Entendre alors par le son de la radio, donnant du cœur à l’ouvrage, le dernier coup sur les tables, sur les sols. Contrôler son corps pour ne pas le laisser aller au rythme entraînant de la musique. Et des salles. A gauche, à droite. Avoir toute la place pour marcher vite, droit au but, sans slalomer entre les corps, comme plus tard, juste quelques minutes à peine. Ouvrir la porte, clé tournant deux fois à droite, quelqu’un ayant fermé la porte à double tour. Déplacer, ranger, transvaser, vérifier.

Retour arrière. Traverser le couloir dans l’autre sens. Croiser les arrivants sans croiser leurs yeux. Descendre des escaliers, monter des escaliers. Prendre la passerelle au-dessus des machines. Les regarder à chaque fois comme des mystères. Salle au fond du couloir, porte à droite juste après la porte coupe-feu. Pas de lumière aujourd’hui. Se battre avec la clé, la serrure, la poignée, le sac, le classeur et le portable. Fenêtre ouverte depuis la veille. Chaises égarées. Nouvelle acquisition, l’écran noir. Trace de doigts déjà.

Entrée de la foule.

Un commentaire à propos de “#anthologie #01 | entrée de la foule”

  1. « Les regarder à chaque fois comme des mystères ».
    c’est beau.
    Merci