Atelier Le Ventre (Dans, vers, à partir de, à travers, toussa)
Gilbert Bécaud, un concert en particulier, je suis en train de chercher à vérifier la prise d’origine d’une chanson en particulier, « Nathalie ».
- J’écoute les morceaux de textes des « autres », parfois j’aime bien, parfois je ne retiens rien. Puis je me demande où est le mien dans la liste, je me retiens d’aller voir, j’essaye de laisser faire, de ne pas tendre la main. Je vois des morceaux de mon texte sans le lire. C’est là qu’il arrive dans l’oreille du dedans vers le dehors, un son produit dans l’oreille interne qui semble vouloir sortir. C’est qui ça ? « Ah »…
« Ah »…
Je connais cette voix, très reconnaissable.
Ah ben oui, c’est Gilbert Bécaud! Qu’est ce qu’il…
« Ah »…
« Ah »…
Ah oui, il y a pas mal de « Ah » dans mon texte, je l’avais noté aussi. J’avais mis ça sur le compte de mon prénom, il en a déjà deux. Mais apparemment, ce n’est pas de là…c’est quoi la chanson… ?
Les lettres s’affichent, plus d’autres sons que le « ah ». Nathalie. Comment cette chanson ?
Chut Gilbert, j’essaye d’écouter là…
Toujours en sourdine. Les textes se suivent. Un paradoxe sachant chasser. Toujours en sourdine. Chut Gilbert.
Jusqu’aux rivières.
- Ah…le matin !
Pas de rêves, vite le noter, les phrases. J’ai une envie d’écouter Gilbert et les rivières…il est 8h01. Vite juste faire lien vers Paradoxe des singes. Vite. Il est 9h12. Je trouve une vidéo, « au hasard ». Option « lire en boucle ». Autre vidéo, par un guide russe débunkant les clichés de la chanson. Une autre sur la bio de Gilbert, elle est parfaite pour l’exercice, je vois qu’ils en ont fait toute une liste en plus, miam miam… il suffira de taper « vie et triste fin de » pour retomber dessus je pense. Il est 10h56. J’ai écouté Gilbert, j’ai trouvé la parfaite vidéo, j’ai contacté la personne qui pourrait savoir où ce concert là en particulier a eu lieu, c’est cette vidéo là que je veux, pas une autre. Peut être un concert de 1992 au SwissHotel d’Istanbul, pas mieux. Tout est dans cette vidéo là, sauf peut être les « ah », ah.
Tiens, au fait, le paradoxe du Singe Savant Sachant Chasser…ah. Le planté de bâton, acquis. Paradoxe ou théorème ? Bien fait tiens.
- Je me souviens de l’interview de Natalie Portman il y a deux soirs au journal, elle disait que son nom avait été choisi en rapport avec la chanson Nathalie. Il manque le h. A la question : « quel est votre livre préféré ? » elle a répondu Lolita. Mon psy m’a dit qu’il percevait Nabokov comme un pervers. J’ai essayé, balbutiemment de lui dire que je ne pensais pas pareil. Mais je n’ai pas lu Lolita, j’ai juste vu une interview de lui, entouré de l’intelligentsia littéraire française de l’époque de la vidéo, pouffante et suffisante, et lui de tenter d’expliquer qu’il n’avait jamais écrit son roman comme il a été lu. Mais il faut bien manger, il n’allait pas les envoyer paitre trop vite et/ou trop fort. Heureusement pour lui, à l’époque il pouvait dire ce qu’il voulait, il n’était pas entendu, les pouffements et les suffisances étouffaient tout. Natalie Portman, vers le début de #metoo s’est présenté à au moins une tribune pour expliquer « l’enfer » qu’elle avait vécu après Léon. Les lettres libidineuses de spectateurs alors qu’elle n’avait encore qu’un corps d’enfant. Et son livre préféré, au cours d’une interview faussement (ou trop réalistement ?) proustienne : Lolita.
- « Ah »…
- « Ah »…
- Revoir la vidéo : arrêt à 14 secondes. Il n’est plus jeune. Son visage pend. Derrière lui, une femme aux cheveux permanentés, pour ce que j’en connais, lunettes brunes et surtout veste saumon qui sied à merveille avec la qualité médiocre de la vidéo. Devant elle, de biais, une autre femme, aux cheveux blonds courts du début des années quatre-vingt-dix, pour ce que j’en connais, sans lunettes mais surtout avec une veste dont le bleu pastel ternit à moitié à l’ombre d’un projecteur semblant prévenir de la suite de la vidéo, et c’est pour ça que je voulais cette vidéo et pas une autre. A 16 secondes, je n’ai pas la référence pour ce geste qu’il fait en prononçant le mot « nathalie » —I don’ know and I don’t care— mais on dirait que le marionnettiste fatigue déjà des gestes trop répétés. Il ne touche au piano auquel il s’est assis qu’à 23 secondes. J’adore la discordance. Je pourrais me repasser la 23ème seconde uniquement toute la journée. Cette vidéo, c’est cette seconde-là. La 23ème. Re-visionnage. Non, ce n’est pas la première fois qu’il touche au piano de la vidéo. Alors pourquoi en ai-je eu l’impression ? Re-visionnage. Parce que j’ai l’impression qu’à la 23ème seconde, il tape sur son clavier en sachant où et comment il est. Où ai-je lu hier que les artistes étaient plus censés montrer le chemin de la beauté que la beauté elle-même ? Et si la « beauté » n’était qu’une question d’harmonie, un moment suspendu accordé, même, voire surtout, dans ses dissonances ? Rien ne va dans cette vidéo. Et il va s’y adapter pour quand même arracher un son. Même au prix de la discordance. Il garde superbement la distance exacte. Celle qu’il a appris à garder. Il est l’ouvrier musical à sa chaîne entraînant le mouvement exact pour que toute celle-ci fonctionne. C’est une horlogerie, veillissante, poussive, poussiéreuse, mais juste dans sa quête. Tiens, j’ai encore vrillé Word, il me donne « ossiferous », c’est joli, ossiferous, mais en français, c’est encore plus juste : ossifère. Peut être que c’est ça que j’entends à la 23ème seconde, la musique primitive sur les os.
- Penser à faire une catégorie « Latatou » pour résumé.
26/01/2024
Réécoute de La vidéo de Bécaud « Nathalie ».
Tout sonne faux, c’est ça qui est bon dans cette vidéo précisément. De quoi parle-t-il ? Que chante-t-il ?
Sphère d’influence : Europe des années 90, tombée de l’illusion URSS, Un vieux monde s’écroule ? mais résiste. La querelle des coloristes. Et la tête du guide culturel quand l’enfant de 5/45 ans trouve le mot « coloriste » avant qu’il ne le prononce. « « Comment ? Comment peut-ce connaître ce mot et le prononcer au « bon moment » ? »
Si cette chanson n’est pas faite pour traiter du « réel » mais d’une couche de réel censé faire assez écho dans une sphère culturelle cible pour en tirer un bénéfice économique,
Vidéo à comparer à : https://www.youtube.com/watch?v=mH-M5csKASY
Viser/cibler un groupe/un collectif, c’est faire preuve de paresse intellectuelle, qu’elle soit émotionnelle ou autre. C’est de la paresse de toute façon !
Pour chevaucher mon dragon, je dois rester calme.
Comment construire une « société » en individualisant chaque être afin qu’il soit autonome et que les boucles de violence soient assumées individuellement ? Car si elles sont assumées individuellement, il y a une petite chance pour qu’elles ne s’agglomèrent pas pour donner les résurgences de repli sur le groupe ? Le paradoxe c’est que ce n’est pas un repli sur soi, ce qui serait salutaire, si, si, mais un repli sur un groupe qui permettra à un individu non-individualisé de faire l’économie de la recherche de son propre équilibre.
PSY : m’a raconté l’histoire de ce pédophile obligé de se soigner qui est arrivé dans son cabinet et qui n’arrêtait pas de lui retourner le problème : « et bien vous, dites-moi pourquoi j’ai fait ça ? pourquoi tout votre système ne m’en a pas empêché ? », psy : il nie la liberté, le choix qu’il a fait, il se considère comme le procuit de. (produit).
Ex : la sphère culturelle européenne de la Grèce antique à nos jours. Ce qui est une sphère très limitée déjà. Comment la première vidéo de Gilbert y répond ? Qu’est-ce qu’elle en montre ?
« le pire est dans le meilleur, le meilleur est dans le pire, pharmakon, poison/remère »
Remède !!!
16/02/2024
Ça manque de narration…j’essaye ‘ffectiv’ment de crever un œil au lecteur en écrivant, parce que pour moi, c’est comme ça que ça a commencé. C’est comme ça que j’ai commencé à « percer et voir ». Et je ne suis pas pour l’anesthésie, locale ou non. Pitêtre un jour je trouverai une narration non-anesthésiante, c’est le but ?