Le couperet tombe, net, tranchant. « Ah mais vous n’y pensez pas ! ». Sur le coup, c’est la surprise, vous n’y avez donc pas pensé avant. Comment sait-il – lui – les choses que vous ne savez pas ? Vous restez indécis et silencieux, momentanément. Puis une démangeaison se manifeste, vous la situeriez au niveau de l’estomac, elle remonte, comme un haut le cœur et vous l’expectorez dans un souffle “Comment ça je n’y pense pas ?!” C’est un râle plus qu’une interrogation. Vous examinez la remarque sous toutes les coutures, pesant le pour et le contre dans un même mouvement. Vous balbutiez : mais c’est incroyable… enfin…de quel droit … attendez un peu… nous pourrions peut-être en discuter…“Ah mais vous n’y pensez pas !” Et bien pourquoi pas ? Insistons un peu. Ce n’est pas une idée spontanée et saugrenue, ce n’est pas comme si vous aviez parlé trop vite… “Sans réfléchir vous voulez dire ?” … Oui, si vous voulez. Mais revenons à nos moutons. C’est au contraire une profonde méditation, une longue et lente maturation, un désir d’évolution, car rien ne dure jamais n’est-ce pas, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve…Reconnaissez qu’en d’autres circonstances cela aurait pu… “Ah mais n’y pensez plus je vous dis !” Pas si simple … bien sûr que vous y pensez un peu tout de même. A-t-il véritablement compris ce à quoi vous pensez ? Non… pas précisément bien entendu, il a cru comprendre quelque chose, mais ce quelque chose, ou cette “chose” pour simplifier, n’est pas aisée à discerner, à circonscrire, peut-être qu’il devrait y songer un peu…lui… il pourrait mettre un peu d’eau dans son vin.