Il y a de la touffeur dans la salle d’arrivée de l’aéroport de Bamako, et des douaniers et des jeunes gens déjà qui se proposent pour porter les bagages. Il y a des taxis qui attendent devant la façade modeste -on la trouve modeste quand on est parti de Paris-Roissy et passé par Moscou, la plupart des taxis aux couleurs orange et noire. Ce sont les couleurs qu’on retrouve dans la grande rue qui part de l’aéroport sur les charrettes porteuses de mangues avec les senteurs musquées qui s’en dégagent et les couleurs vives des robes des femmes qui les tiennent en équilibre sur des plateaux. Elles vont vers les quartiers de Bamako ou elles en viennent, au milieu des ronflements de moteur de taxis qui accélèrent, de grincements de camions-bennes qui freinent et des appels des muezzins. Il peut s’agir aussi de prendre un train qui part vers Ségou, Gao, Tombouctou ou Kayes, de marchandise de préférence car ça coûte moins cher et on s’arrange toujours pour trouver de l’eau dans les villages qu’on longe, qui marquent la frontière avec la brousse du Bundu et puis du Wulli, là où les humains peuvent errer pendant des semaines sans rien trouver, là où rodent les panthères.
Rapide, efficace.