Saint-Barnabé – A cause de cette roche blanche du karst..à cause des butes des chênes, à cause des voies romaines, des vestiges de cabanes en pierres sèches, à cause du village des Idoles : ces blocs de calcaire connus dans la région et qui font penser à des animaux exotiques, à cause des rumeurs au sujet des Ovni, et du fait des réunions le soir, route de Saint-Barnabé, certains étés lorsque la lune est claire, à cause du magnétisme du plateau, qui en fait un terrain de jeu pour les enfants, une aire de pic-nic, ou de randonnées, mais le plateau était désert il y a quelques années, il l’est encore pour le marcheur aventureux d’un soir d’automne, à cause des vaches à poils longs venues d’Amérique paissant en liberté, des chevaux , l’image intérieure est présente mais se réactualise, c’est une virtualité, toujours à réinventer, c’est de ces images intérieures dont on mesure les transformations régulièrement mais qui étrangement ont leur énergie intacte, par le rayonnement astral que le lieu reçoit chaque pleine lune, comme pour recharger cosmiquement en diverses forces le plateau : sorte de boucle entre les temps premiers, préhistoriques, et maintenant, le temps ne passe également au Plateau de Saint-Barnabé.
La Corse par temps de Mistral : observons un individu : il vaque chez lui le matin, prend son petit déjeuner un dimanche, rien ne presse, il va sur son balcon regarder les alentours et soudain une furie le prend : il commence par pousser un cri puis un autre, il ne comprend pas tout de suite lui-même ce qui lui arrive : il balbutie, il bredouille, il croit qu’il rêve, enfin il met un mot sur ce qu’il voit : sur cette image au loin une bande de terre dans le lever de soleil oranger du ciel : CORSE. Ça y est; il en est sûr, la redécouverte de la Corse depuis le un balcon de la Métropole vous renvoi toujours à Christophe Colomb. Vous êtes ensemble les équipages de la Pinta, la Nina et la Santa-Maria. Vous redécouvrez pour la énième fois le Nouveau Monde, la sensation est fugitive, elle est rare, et ne dure que le temps d’un soupir et s’évanouit à mesure que le soleil monte dans le ciel. Par ricochet, vous êtes aussi Giordano Bruno affirmant que la terre tourne, Kepler, Newton (« Je ne feins pas d’hypothèses ») je ne dis pas que vous redécouvrez les principes mais en un temps très bref, vous êtes tous ceux-là en même temps, sans équations pour la plupart, cela ne fait rien, la Corse se re-voilera, la mystérieuse, la pudique, la sauvage.
Les poussières de fossiles balayés par les vents du Sahara atterrissent en Amazonie, ils vont nourrir le fleuve ’Amazone. Ton image intérieure de Sahara, pour peu que le voyageur ait respiré cet air, il en est constitué de la poussière de fossiles, comme le Touareg, (l’Homme bleu) et donc comme les peuples d’Amazonie. Un jour, tu entres dans le Mausolée du Désert, tu ne le sais pas mais tu en est aussi constitué, image rose sable d’une lumière aveuglante qui te poursuivra jusqu’à ta mort, jusqu’au dernier Mausolée, image d’un site désert, le silence accompagne cette vision .