Visages comme pays éparpillés. Faces défigurées par l’oubli. Cires écrasées par le temps. Trognes détruites emportées en morceaux sidérants. Margoulettes ou pipes brisées par les années. Bouilles, frimousses, toutes semblables, usées d’avoir été trop vues. Gueules noires ou béantes, cassées. Gueules de rats, d’empeignes, gueules de bois fendues à la hache de l’histoire. Gueules d’ange menteurs, portant la beauté du diable. Billes et binettes d’antan qui éclairaient d’un sourire. Plus rien à voir dans ce miroir. La tronche en vrac obéit à une géométrie détraquée et scrute un regard qui ne s’appartient plus. Désormais la tête rendue à son origine est sourde aux mots qui la peuplent et se dérobent. Elle résonne comme un vieux pot d’échos sonores. Les images ne sont pas plus vaillantes qui fusionnent et se compressent en simulacres de carnaval. Des présences se renouvellent à chaque instant, puis se dissolvent pour revenir intempestives. Plus de carte mémoire et plus de territoire, juste un fouillis foutraque plein de bizarreries veillantes en bien en mal, on ne sait plus la différence.
Tu me dévisages
Je m’efface
Nous nous défigurons
Ca nous dégueule.
Waouw ! Ca arrache ce texte. Merci.