à la recherche d’une maison lacunaire

cherchant une maison lacunaire c’est une maison complète qui s’impose à mon esprit, avec un souvenir étonnamment précis de la disposition des chambres, des craquements de l’escalier en bois, du soleil dans la cuisine, du gravier dans les allées du jardin, de toute la maison où j’allais de temps à autre dans mon enfance, et souvenirs aussi de quelques moments précieux passés dans cette maison. J’essaie de l’écarter elle insiste, j’essaie de la flouter, elle résiste… Que faire ? on peut inventer des mémoires mais peut-on inventer des oublis ?

A propos de Muriel Boussarie

Je travaille sur un chantier d’écriture au long cours et j’espère avoir assez de souffle pour le mener à terme. L’intuition de ce projet a surgi ici, dans un atelier du Tiers Livre. Il était question de se perdre dans la ville. Comme je ne voulais pas suivre une piste trop autobiographique, j’ai délocalisé l’errance en la situant dans la ville de K., un avatar de Hong Kong qui m’avait tant fascinée. Alors un personnage, un homme, Tu, toujours interpellé, est immédiatement apparu dans une rue de K. où il s’était égaré. Malgré cette entrée en matière – très forte pour moi – je n’ai pas pensé au départ écrire une histoire, encore moins un livre. Mais je voulais écrire, rêver un univers, celui de K. Quelques textes ont ainsi vu le jour sur mon blog. Puis lors d’un nouvel atelier de François Bon, un fil d’histoire plus précis s’est ébauché : le départ de Tu et L. vers les îles pour fuir la dictature qui sévit à K. À ce moment-là s’est déclenché un grand désir de narration. Beaucoup de choses se sont précisées au fil de l’écriture, bien des personnages sont apparus… Et régulièrement j’utilise des consignes de l’atelier comme pistes pour développer mon récit.

9 commentaires à propos de “à la recherche d’une maison lacunaire”

    • oui, c’est ce que je vais essayer de faire et peut-être qu’une lacunaire émergera. Merci Catherine pour votre visite et votre suggestion

    • Merci Jean pour votre commentaire encourageant. Reste à trouver comment inventer des oublis… à suivre.

  1. J’aime cette idée d’une maison qui s’impose, qui prend toute la place, qui ne se laisse pas contourner. Refus du narrateur qui va en réaction arrêter son texte. Merci

    • Merci pour votre visite Anne et pour votre commentaire. Je crois que finalement le narrateur va se soumettre à la force de cette maison, on verra bien ce qui se passe…

  2. J’ai aimé être surprise par votre texte. Votre affaire d’invention d’oublis me semble en effet bien féconde … Ressurgira peut-être dans un autre texte ?