Carnet rognure d’ongle pour maison de poupée à échelle 1:18
Carnet à serrure et cadenas dit « de fille ». Carnet cadeau de parrain ou marraine, à petites douleurs en grosse écriture et marguerite/cœur. De couleur Rose ? Mais oui, mais oui avec un cheval à paillettes enrubanné de préférence.
Carnet « trouvé/dérobé » dans le bureau atelier avec ses pages ébauchées : nus, têtes, phrases illisibles : je te l’avais emprunté (papa) … dessiner dessiner dessiner. Carnet à grosses spirales de laiton en tête, solides comme des sabots.
Carnets de bal extrait du tiroir et dés-emmailloté du papier de soie qui chuinte. Relique avec crayon à mine de plomb qui pend, minuscules les deux. Pages qui s’entrouvrent sur les noms de poussière : Oui elle avait dansé.
Carnet plane ou volant de l’aube devant l’orage qui lève; tête et corps ivres, oreilles saturées de basses. Carnet sable qui ne laisse pas traces.
Carnet A4 premier prix du monoprix avec tête « à Vinci » en impression sépia; pages sans lignes qui s’ouvrent au milieu sur le gros fil cousu avec le nœud qui se défait
Carnets de voyages: Rouge, 1979 Essaouïra avec le dessin de Laure endormie. Noir, 1983 New York et polaroids. Où est la couleur du carnet de Barcelone? Et celle du carnet de Venise? Carnets perdus où les images tiennent tête…
Carnet de cuisine bistre pour recettes improvisées avec papier marbré tâchés d’épices.
Carnet agenda détourné, boursoufflé de colle, de gouaches, de pastel gras avec le gros élastique qui le contient : scribouillages et collages. Carnet palimpseste.
Carnet de janvier plein de promesse; pages arrachées de février. Carnet raturé jusqu’en avril avec Ingres en filigrane.
Carnet tout petit plein de pages à deux mots en grosse écriture.
Carnet mou à pages épaisses ou carnet dur à pages trop fines
Carnet d’Asie au papier de riz.
Carnet de bazar: ses lignes rouges en demi ton. Qui sent le pétrole comme le riz du cargo.
Carnet de deuil délaissé.
Carnet de naissance en cadeau : promesse non tenue.
Carnet avec reliure en papier batik fait main très raffiné cadeau d’amant qui se découd, essaime ses pages.
Carnets de tous les jours et de même taille sans lignes de préférence commencés cul par-dessus tête pour les phrases tombées des livres .
Carnet à phrases lues (y es tu?)
Carnet de cette époque qui a perdu la date
Carnet acheté sur la route avec sa couverture moche.
Carnet d’urgence.
Carnet d’urgence à ne pas laisser l’oubli s’installer…
… oui Juliette merci
Merci Nathalie Holt. Avec Piero Cohen vous ouvrez le bal des carnets. Merci de nous mettre ainsi sur la piste. J’aime vos carnets et les chemins par lesquels vous nous conduisez. Pages, feuilles, sable, gouaches, promesses, dates perdues: quelles richesses la vendange de ces pages. Merci Nathalie pour toutes ces offrandes.
merci Ugo, beaucoup le bal des carnets ( c’est joli)
j’ai des souvenirs de l’agenda détourné oui – multitude foison, que de merveilles…
oh beau, je te l’avais emprunté (papa) …
« Offrandes » est le mot juste ! Merci, Nathalie, de nous montrer le chemin de notre propre mémoire.
c’est un prologue programme 😉
C’est une belle collection. Un faible pour le carnet de deuil délaissé. Une cause perdue en somme. Un recyclage promis ? Et sinon, favori, celui qui accueille les « phrases tombées » des livres
Je sens que ce nouvel opus va si profondément correspondre avec votre univers, cela s’annonce déjà si riche et dense, follement émouvant, déjà voyage et bifurque, vraiment une musique intérieure comme le livret de partitions retrouvé de Marc-Antoine Charpentier (oublié dans un tiroir du théâtre de la Comédie)
« Carnet plane ou volant de l’aube devant l’orage qui lève; tête et corps ivres, oreilles saturées de basses. Carnet sable qui ne laisse pas traces. » Merci Nathalie pour vos talents d’alchimiste
Merci Françoise très touchée (je vais écouter Marc-Antoine Charpentier )
Beau comme les photos. Décidément ! que je suis avec délice votre univers ! Un inventaire-pépite sensuel de sons de saveurs de paysages de vies. Grand merci encore une fois.
Grand merci à vous.
Juliette, Ugo, Piero, Caroline, Helena, Philippe, Perle, Françoise, Emilie, merci de votre passage
Oh le carnet de fille « à petites douleurs en grosse écriture et marguerite/cœur » si beau, celui des phrases lues (y es-tu ), « carnet d’amant qui se découd, essaime ses pages », j’aimerais une photo de celui-là « Carnet agenda détourné, boursoufflé de colle, de gouaches, de pastel gras avec le gros élastique qui le contient : scribouillages et collages. Carnet palimpseste. » Merci, Nathalie.
Merci Anne
On devrait oui avoir un carnet spécial, terre d’accueil des phrases tombées des livres . Un carnet-recueil-gîte-pension de famille pour phrases égarées.
délices, rêver sur presque tous (carnet de bal, il y en avait un qui trainait – pas vraiment en fait – sur une petite table du salon de ma mère, couverture en argent feuilles en ivoire pour pouvoir être effacés, m’était un jouet)
le carnet aux feuilles en papier de riz, le carnet plane, tous en fait
Merci Brigitte🎶🎶🎶 le carnet de bal était celui de ma grand-mère et l’écriture minuscule
J’adore le « Carnet sable qui ne laisse pas traces. » et tous les autres qui ouvrent plein de possibles!
Magnifique inventaire, merci pour le partage de tant de richesses et ces promesses de voyages en mots et pages…
Je plussoie plusieurs commentaires ci-dessus, que de pépites ici et là, bravo !!
À très vite !!
moi j’adore « tes mots tombés des livres », échus dans un carnet… notes volées, comme retenues par la manche
mais les relit-on jamais ? ou seulement dans la nostalgie d’un tri nécessaire pour un changement de vie ou après la disparition définitive ?
(en tout cas je voulais lire ton texte Carnets et j’ai dû le chercher, un peu perdu plus bas dans les publications…)