#40 | prolongation
ne pas se préoccuper des questions qui s’annoncent
rechercher au profond de soi avant de tenter quelque chose, y rester un moment à fouiller ruminer sans forcer
ne suivre qu’une seule piste à la fois
s’appliquer à choisir le mot juste pour apporter beaucoup de clarté
ne rien négliger, mot tiret point espace, chaque signe contribuant à la construction de l’ensemble
si quelque chose ne va pas, il faut y revenir aussi longtemps qu’il le faudra, recommencer recommencer jusqu’à saigner…
ne pas se satisfaire
recommencer encore, et si nécessaire changer de point de vue
retrouver une sensation proche de l’eau, une aisance comme dans la nage
#39 | au secret
le mot secret lui-même, je l’examine, je me demande ce qui dans mes pensées est impossible à partager | je trouve des visages aux contours adoucis qui ont beaucoup compté, ils sont couchés dans le lit de ma vie et je me demande en quoi ils ont compté, quoi de leur présence a modifié mon être | il y a lui debout dans le jardin appuyé sur sa bêche, visage dur et bouche taillée au couteau, je ne l’ai jamais pris en photo que de dos, s’il l’avait su il se serait demandé pourquoi je faisais ça, à quoi ça servait de faire ça | il y a elle la petite dans sa robe blanche du dimanche | les deux vissés dans le secret à chacune de mes pages | outre leurs visages, il y a des hantises, des désirs inavoués, des envies de partir loin, d’explorer les labyrinthes de la pensée comme on traverse une mer infinie, comme on marche sur une longue plage du Nord avec le vent et le cri des oiseaux | il y a je ne sais quoi de glissé d’infiltré dans le cours du sang depuis longtemps qui accélère le cœur et qui fait qu’on ne peut dire certains mots je t’aime ou je n’existe pas sans toi ou tu es le sel de ma vie ou encore je te déteste je veux t’oublier te jeter dans un trou noir t’incendier, il y a je ne sais quoi qui change la nature du jour et consomme peu à peu les réserves de souffle, il y a le chagrin, la peur que ça finisse, la douleur de la perte, la douleur de l’autre, la douleur du corps abîmé blessé | au secret du matin il y a la lente remontée de la lumière qui efface le trop-plein et remet le compteur à zéro, allez viens marcher dans la colline avec moi ramasser des feuillages prendre la pluie sur le dos regarder le ciel encore | dans mon secret il y a les visages de mes morts, les images de mon pays d’enfance, le besoin de mettre ces mots ensemble pour composer des phrases dire au plus creux graver durablement l’expérience que c’est de vivre aimer soupirer écrire rêver
#38 | parler du rêve
Ça revient souvent. Un décrochage, un tourbillon de vent, une accélération du temps, et puis la brusque poussée horizontale qui fait basculer le corps par-dessus bord ou dans l’escalier ou du haut d’une falaise. Parce que ça passe par le corps culbuté dans l’inconscience et sous l’influence de pensées toutes mêlées et colorées. Le rêve traverse et emporte le corps sans se soucier de la matière même du corps.
Ce rêve de chute est d’une grande force. Il est à l’opposé de la station debout. Il ressemble au planer, au voler de l’oiseau. Il fait fi de la pesanteur et autres lois de la physique. Il met les choses à l’envers. Il n’y a personne d’autre que soi dans ce rêve. Bien que le corps soit couché abandonné, il accuse le coup, sursaute, suspend sa respiration. Jamais de prise d’élan, juste la chute comme par surprise. Plus rien sous les pieds, monde solide disparu et chair dissoute. Alors d’un œil dilaté on voit les choses par le haut et le dessus dans une lumière parfois mordorée parfois bleutée. Dans le ventre une sorte de jouissance. Et puis une infime déviation, un soupir, un soubresaut et tout s’effondre. Le souvenir de la blessure comme un coup de poignard dans le dos.
#37 | du par cœur
Transhumance dans quatre jours. Plus rien sous la main, livres et carnets disparus dans les caisses. Je n’ai plus que ma mémoire et le par cœur, ce n’est pas trop mon truc. Jamais été douée pour retenir les écrits sinon des bribes de poèmes ou de chansons. Ou alors c’est que je n’ai jamais voulu. J’aime le renouvellement en opposition au ressassement, raison pour jeter mes vieux manuscrits et bien des textes qui ont fait leur temps. Inutile de les reprendre. Toujours aller de l’avant. Écrire neuf. Il me revient cependant des petites choses qui ont compté autant dans l’énoncé que dans le contenu.
En voici une : Ils quittent un à un le pays pour s’en aller gagner leur vie loin de la terre où ils sont nés | depuis longtemps ils en rêvaient de la ville et de ses secrets, du formica et du ciné. Il y a ce choix de mots : pays, terre, naissance. Cette juxtaposition des noms communs reliés par deux et une virgule entre les groupes. Je perçois encore une forte résonance avec cette époque où je partais en car depuis mon bourg de campagne pour rejoindre l’internat dans la ville. Devant moi, les vagues contours d’une vie possible.
Juste une autre : Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal | fatigués de porter leur misère hautaine | de Palos de Moguer, routiers et capitaines | partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal. Quelques vers appris dans l’enfance que j’ai toujours adorés. Évidemment la forme comparative qui vient sublimer les images, le nom du port d’embarquement placé avant le verbe. Contenus à l’intérieur tout un besoin de partir, une soif de grand voyage, l’ivresse, le rêve insensé, la découverte de nouvelles terres, l’océan vaste, la prise de risque, des ciels à couper le souffle, l’aventure, la défonce et la mort. La poésie balance les sons et quand on la dit on voit les images.
Il est bien question de départ, de pages tournées, de progression inéluctable. Il est question aussi de grands espaces hantés de calmes blancs et de tempêtes.
#36 | routines du lire écrire
Je lis, j’aime lire, j’aime lire des livres, j’aime le bon le beau, j’aime découvrir. Je lis en petites quantités. Je lis comme si j’écoutais une musique. Je lis au jardin. Je lis allongée, je prolonge ma nuit avec les livres. Je lis de la poésie. J’aime les beaux papiers les grandes marges les blancs dans les pages. Quand je lis je respire. J’ai besoin de noir et de blanc. J’ai des livres pas encore lus ni même ouverts (juste l’attirance pour une couverture ou un titre, l’émotion avec un auteur). Besoin de cette quantité de matière à portée de main à n’importe quel moment. Certains, je ne les lirai sans doute jamais. Ils sont présents simplement. Ceux en cours me suivent dans la maison, ça peut durer des jours des semaines, ils ne me laissent pas tranquille, je les emporte là où je vais là où je voyage là où j’écris. Ils m’accompagnent. Ils sont mon lien entre réveil et sommeil. Impossible d’écrire sans eux autour de moi. La maison est pleine de livres. Je lis les lettres trouvées dans ma boîte, mais de moins en moins de lettres. Je lis les documents de notaire. Je traque ce qui ne va pas. Je sens. Je sens quand ça ne va pas dans mes lignes ou celles des autres. Une sorte de sens et je m’y fie. J’écris peu à la main. J’écris sur l’écran pour la vitesse, la projection immédiate des mots contre le blanc. Un souffle se développe dans la poitrine, se prolonge jusqu’au bout des doigts. Les doigts vont vite. Plus vite que le cerveau. Les titres s’annoncent, on ne s’y attend pas, ils nous surprennent, on les prend, on sait que c’est exactement ça. J’ai gardé des lettres d’il y a longtemps. Des lettres du Brésil avec des timbres papillons sur l’enveloppe. Des lettres de rupture (ces jours-ci je les ai jetées). J’écris des listes sur des bouts de papier. Je raye au crayon les tâches pour mieux voir celles qui restent à faire. Je lis le journal du village. Je ne lis pas facilement n’importe quoi. Le regard fuse comme une balle sur l’herbe. Il faut de la force pour continuer à lire. Je lis au lit. Je lis à haute voix. Je lis en marchant. J’écris en me détachant du sol. J’écris en grimpant dans les arbres en rêvant.
#35 | le trou
Le trou, le vide, on y est, on creuse… ça ne revient pas, ça ne veut pas revenir… une chose insignifiante sans doute, un nom qui échappe, personne ou lieu… mais tout n’est pas enfui, toujours en nous la saveur du moment, la tache colorée du vêtement… et comme installé autour de l’oubli cette zone aux contours mouvants qui a conservé le goût du souvenir, la mémoire devenant fouillis, vaste champ trop encombré qui gomme assouplit à son gré insinue dans ses pages des lignes blanches pour préserver sa liqueur.
#34 | en faire toute une histoire
De ces cristaux de neige en train de fondre dans l’allée, on peut en faire toute une histoire, de ces cristaux photographiés au lever du jour alors que la chatte hésite à s’aventurer inquiète du paysage changé, on peut en faire un mortier d’hiver pour décrire la vie du jour d’autant qu’une petite pluie retient l’animal sur le seuil et m’implore de ne pas glisser dans l’escalier, et si malgré tout je m’engageais dans cette voie, tout du récit serait modifié, je surprendrai un sanglier sous les aulnes nus ou un renard près du poulailler, je verrai la fumée s’élever du chalet voisin, une nouvelle aventure commencerait, 480 signes là où mon regard s’arrête — j’ai déjà dépassé.
#33 | faire le vide
la maison s’est vidée autour de moi comme déshabillée, possessions empilées pour laisser place à de l’inattendu | juste regarder cela, s’abandonner, regarder le grand givre blanc qui couvre le versant jusqu’à en effacer les lignes de force, tout immobilisé avec lumières obliques trouant le brumeux le cotonneux mais pas de bruits, animaux lovés | s’est vidée autour de moi la maison | objets et livres disparus pour un temps, Almost blues de Chet Baker comme une histoire hors champ, sons glissant sur les murs de la chambre délogeant les pensées | vide la maison vide
#32 | parler à l’autre déjà parti
Te dire que tu n’as pas quitté mon côté depuis ton départ, c’était en décembre, il faisait très froid, personne ne voulait t’abandonner là toute seule, que reconnaîtrais-tu aujourd’hui de ce monde en vrac ? maisons édifiées en lotissement, cyprès bleus abattus, foule sur les plages, mais l’océan demeure et rugit avec plus de rage, il nous avertit de la blessure, je chemine à son flanc pour ranimer l’espoir fou, tu m’accompagnes, tu fais partie de mes anges, ton souffle est une caresse qui m’atteint au hasard du temps tandis que ta menotte est glissée dans la mienne, tu n’es qu’une petite fille, tu ne sais pas les mots.
#31 | de l’état du monde
pourquoi pourquoi indifférence, porte refermée sur l’espace de la fin, pourquoi, plus de substance à mordre, plus de voix auxquelles se raccrocher, pourquoi — et comment te laisser pleurer dans la chambre, la misère au coin du lit en désordre — tu dois avoir si peur, tu as mal, tu as froid ou faim — la vie te quitte — personne pour forcer la serrure te porter de la soupe chaude des mots avec du doux — pourquoi pourquoi, insupportable et si violente la solitude (je voudrais je voudrais)
#30 | fait divers juste à côté
Journal feuilleté ce matin à l’épicerie Chez Mimi. Rien dans les pages locales rien sinon l’inauguration d’une maison de santé, le plan hiver renforcé et la programmation des marchés de Noël. Et puis l’odeur suspecte. Titre choc pour un article de trois lignes en bas de page. Tout le monde se plaignait de l’odeur, ça venait d’un appartement centre-ville entre La Coupole et le centre des Impôts, il avait 78 ans, il était seul, si seul que son corps s’est momifié, personne pour lui, indifférence générale, simplement mort de solitude.
#29 | on n’aurait pas dû
| on n’aurait pas dû parler si fort on a fait peur au chat qui dormait | pas dû sous-estimer le froid l’une des poules n’a pas supporté malgré la bouillie chaude de 4 h | pas dû oublier de rentrer les plantes | pas dû partir au dernier moment vitres de la voiture trop gelées | franchement pas dû prendre les choses à la légère pas dû oublier de fermer le portail de faire un signe de la main en passant de mettre de la gentillesse dans le mot, pas dû s’en faire un monde du coup ça ressasse rabâche au milieu de la nuit ben oui déjà écrit hier avec tous les regrets et les choses restées en plan
#28 | ruminé, rabâché, ressassé
tu tournes et retournes au plein de la nuit, insectes désorientés frôlant l’enveloppe du cerveau, tu te tracasses entre le noir et le blanc violent impossible de savoir où ça commence où ça finit, une pensée reptilienne pareille à l’eau qui s’infiltre, il y a des scènes de guerre des tas de cartons et de choses emmaillotées pour voyager dans les cales d’un cargo il y a des images de coteaux couronnés de forêts il y a la peur que l’autre cesse de respirer il y a elle parée telle princesse d’Orient dans son cercueil il y a six jours, pensée brûlante dans le sens de l’histoire qui nous porte
#27 | double de soi
je te vois lui parler lui sourire au bord du jardin, tu le fais avec cœur, je n’entends pas les sons, observe le mouvement des lèvres et les épaules qui poussent un peu vers l’avant, je me demande qui tu es dans cet élan, j’imagine ce qu’on ressent de toi, si c’était la même chose quand tu avais 4 ans 20 ans, ce qu’on devient dans sa chair, espace infime entre réel et perception qu’on en a, drôles d’émotions saillant du rien — mot, pli au front, mouvement de main — pour se perdre, comme un décalage qui en dit long sur le fond
#26 | net flou net flou
métal de la portière sous les doigts avec sensation vague des pieds posés sur le goudron
ombres accrochées aux murs malgré le retour du soleil
blues à la radio contre rumeur de rivière derrière la porte
herbe sous le gel mais bleu acier du ciel d’hiver
énergie du pas même dans l’aveuglement au détour du chemin
âpreté de la peau de kaki s’opposant au sucré de sa pulpe et tout ce que je ne vois pas ne sens pas lové dans des zones sans accès, le dur le doux en ménage, le riche le pauvre au proche, le net le flou dessinant des frontières qui réclament sans cesse une mise au point
#25 | corps doux
corps dans la peau enclavé — grogne s’impatiente siffle chante rouspète soupire — sueur exhalaisons quand fièvre ou trop grand soleil — corps lâché dans le rêve — léger dans l’eau et le sommeil — et ce qui va advenir de lui souple en nerfs et en muscles courant jusqu’au bout du bois et dans la mesure de ses forces — rechigne renâcle accélère — ce qui va advenir demain — tout ce qui est promis dessiné à l’avance, l’essoufflement l’amenuisement le rétrécissement, tout ce qui est tapi au fond — pas possible d’échapper — peau douce pourtant sur le corps doux comme la peau du fruit recouvrant les organes et l’âme transfigurée
#24 | juste attendre
| au début tu t’en tiens aux choses matérielles : chaises alignées, table, reproductions au mur, tu as les mains croisées et le regard sans expression | tu sors ton téléphone, aussitôt tu le ranges | tu as envie de soupirer, de regarder ta montre | tu t’intéresses discrètement aux personnes dans la salle, à celle sans-gêne qui parle fort, à celui qui a besoin des béquilles, tu aides même s’il faut | tu écoutes les noms appelés, tu es déjà passée mais tu attends ton résultat | c’est long vraiment, tu t’inquiètes, tu prends une grande respiration tout en fermant fort les yeux | maintenant tu te redresses sur ta chaise en plastique, tu sors un livre petit format pour lire la première page, les mots n’ont pas de sens mais tu essaies encore | tu te retiens de regarder l’heure mais tu la regardes quand même, c’est long, tu ressens de l’angoisse à cause du résultat que tu crains de connaître | tu croises et décroises les jambes, plus rien à quoi se retenir, tu fais juste semblant de lire | les autres personnes sont parties, peut-être que tu n’attends pas au bon endroit | tu as rangé le livre et le téléphone, tu ne bouges plus, tu es suspendue au rien au tout, tu respires doucement tapie dans son coin avec la nuit qui vient |
#23 | dénombrer
Trois pistes dix pistes dans la même seconde, cerveau palpitant pétillant explosant à dénombrer soudain n’importe quoi, tout ce qui traîne dans l’espace et le temps proposés par ce rituel matinal, les six bras noirs de Mahakala sur le mur, les molécules invisibles de l’air en moles par litre, les notes de partition griffées par milliers reproduites sur les touches d’un piano à la radio, les globules dans mes veines, les plaquettes, le taux de CTx pour savoir si je vais tomber en morceaux disparaître au coin de la rue zéro virgule quatre cent cinquante-six ça vient de tomber en nano gramme par millilitre, alors impossible à compter, la compacité de l’os reliée à cette suite de chiffres à écrire comme on veut à l’endroit à l’envers, comme si la vie en dépendait.
#22 | abandon de livres
j’en ai laissé quelques-uns ces jours-ci par volonté de m’alléger, par peur d’accumuler davantage de cartons — quelques vieux poches à tranche brune, un Tolstoï que j’avais en double, une paire d’albums jeunesse avec de belles couleurs et des histoires de navigation —, je les ai laissés sur un muret prêts à prendre du côté des poubelles de récup, il faisait presque nuit, des ombres, des chiens errants, j’ai eu le sentiment de les abandonner, ils ont presque crié quand j’ai tourné les talons, le lendemain ils avaient disparu
#21 | modifier presque rien
détourner dériver modifier bifurquer changer presque rien soulever le coin du rideau lever le nez brasser l’air avec les bras pour activer les parfums dans le froid bifurquer une deuxième fois prendre par le pont éviter la rue Blanche s’appliquer à longer le caniveau côté bitume pour éviter de glisser rejoindre l’épicerie-boulangerie discuter attendre son tour prendre le temps rallonger le temps modifier la nature du matin
#20 | échange muet
c’est combien ? | le regard interroge, bras tendu vers ce pull jacquard bien présenté au sol | la vendeuse s’approche marmonne tire sur sa clope | marché aux puces du dimanche aux Châtaigniers, soleil enfin sorti mais gelée blanche encore sur les banquettes d’herbe | l’acheteuse fixe les lèvres de l’autre emmitouflée pour deviner les mots qu’elle dira | finalement ne dit rien, ouvre large la main, 5 € c’est le prix | bien tentant, corps rapprochés le temps de l’échange du billet froissé puis rapidement éloignés dans le flux souple des passants
#19 | transactions (par mail)
Bon c’est d’accord pour le lave-linge, hein ? on compte dessus, un Zanussi 7 kg à ce tarif-là — je ne connaissais même pas cette marque. Au fait tu as oublié la pièce jointe, oui le RIB… Et une tondeuse pour la pelouse à l’arrière, je ne dis pas non. Une question bête, ça marche comment ? et combien tu en veux ? une petite photo ce serait bien… Tu dis que tu laisses de la vaisselle dans la cuisine d’été ? Pas de la grande vaisselle ? ben merci quand même, ça dépannera toujours… Beau ? non aujourd’hui il pleut… n’oublie pas d’envoyer le RIB et de donner ton prix pour la tondeuse…
#18 | réécrire
Je me rappelle qu’elle était penchée sur le violon et que ses longs cheveux brillants touchaient l’archet, et maman était debout derrière elle et elle lui relevait les cheveux, pour pas qu’ils se mettent en travers de la musique et elle les a tressés et lui a fait un gros chignon sur la tête, et c’était comme si Eva était absolument seule avec le violon et qu’elle ne sentait même pas que maman lui arrangeait les cheveux. Karl Orsa était assis sur le coffre à bois et la regardait par en-dessous, quand il venait chez nous, il s’asseyait presque toujours sur le coffre à bois.
Le jour paraît, un peu plus tard ici à cause de la montagne. Je fais du thé, retourne dans le lit tiède. Je lance l’ordi, ouvre le mail intitulé [carnet] #18. Routine désormais : cliquer sur répondre, ajuster la police en 18, tout de suite commencer à écrire — rien qu’un quart d’heure. Mes livres sont en carton, sauf deux. J’ouvre celui qu’on m’a rendu hier soir. Pages 48/49. Je recopie le paragraphe comme si c’était moi qui l’avais écrit. Mouvement de va-et-vient entre livre et écran. Les mots sont puissants, ils me rassurent.
#17 | quoi faire
(rien que trois cents âmes par ici, pourtant société coupée en deux à l’unité près). Faire sauter le mot délation du dictionnaire local. Interdire par décret les invectives en période électorale et condamner l’ingérence dans les affaires de ses voisins. Lobotomiser les récidivistes. Inventer un café pour réunir les deux bords. Coudre un galon en plusieurs couleurs, le faire courir depuis l’église catholique jusqu’au temple protestant. Installer un sac à sourires en plusieurs lieux stratégiques. Repousser les murs de la bibliothèque. Installer une piste à glisser sur les terrils de gravats et des chaises longues face au soleil couchant.
#16 | tas de nippes
| pull confortable angora avec motif doré sur fond noir acheté un peu trop cher dans une boutique en ville | sarong balinais attaché à des souvenirs psychédéliques | sorte de chemise en coton noir agrafée sur le devant et rallongée de crêpe noir | sweat en velours rouge défraîchi bon pour la récup mais je l’adore | série de petits hauts en lin bleu turquoise vert sapin jaune moutarde | robe avec motifs brodés colorées achetée en 1979 au marché de Chichicastenango | nippes de couleur noire sans particularités sinon destinées à couvrir le buste jusqu’au bas des fesses | pull blanc très doux | pile de caleçons noirs avec logo en Lycra un peu brillant | veste sombre à capuche détestée par ma mère car tissu en lainage à trous | pyjama tibétain deux pièces rouge temple avec boutons en laiton | une strate de plus, tout en vrac au sol prêt à être emballé |
#15 | sur le vif
tu sais j’ai peur mais c’est normal oui bien sûr que c’est normal c’est demain à quelle heure finalement ah seulement l’après-midi examens toute la matinée à cause de mes problèmes de coagulation ne t’inquiète pas moi la dernière fois ça s’est très bien passé top les produits anesthésiants franchement dopants tu vas tout oublier oui je passerai dimanche et tu me lanceras les clés pas question de poser le pied par terre dis donc qu’est-ce que je vais faire de ce vieil ordi oh la la la couche de poussière passe-moi l’éponge oh il y a de la fumée c’est comme ça les poêles à bois enfin ça dépend des moments la nuit déjà je ne sais pas si le linge est mouillé ou simplement froid
#14 | une seconde
rien sous la main, rien à portée, nez contre la vitre contre la brume, temps de saison contre lequel tout le monde râle alors qu’on a si chaud, chaud à s’épuiser à mourir, mais quelle seconde happer dans ce silence sinon le vol dérangeant d’un geai dans le taillis accompagné d’un cri rauque ou le passage d’une voiture rouge dans le chemin, une seule dans la matinée, ou le passage furtif éblouissant de la lumière entre les nuées
#13 | suspens
elle robe grise échine souple œil d’une couleur indéfinissable élevée dans le soleil bas entre branches moussues désormais sans feuillage, elle dans cette trouée sans faillir, équilibre parfait poids vitesse et capacité musculaire, elle comme en vol en suspension entre le lourd et le léger, le vent et le souffle, la vie et l’éphémère, ma féline surprise dans son saut au sommet de la trajectoire, pattes tendues dans la lumière irréelle
#12 | le dessous
ça dérive comme au fil d’un fleuve gonflé de fortes pluies ou d’une fonte de neiges, ça s’aventure dans une mer sauvage faufilée entre montagnes sans savoir si ça débouchera dans la vastitude océanique ou se perdra au fond des fjords ou butera contre une cordillère plus haute encore, courants qui refoulent et mer si forte que ça bute freine risque de chavirer si manœuvre hasardeuse, la tempête est violente, le gris durement ourlé d’écume secouant cahotant, le gris projeté au ciel chamboulé d’ombres, le gris du dessous de l’eau, le gris du dessous jusqu’au noir
#11 | lire écrire
| lire écrire, deux actes pour moi dégagés l’un de l’autre | lire est venu vite dans ma vie d’enfant par désir de savoir | lire tout et partout | écrire m’a réclamé de l’application, plume blindée d’encre violette qui accroche, fait des taches | à moins qu’écrire ne soit pris dans le sens d’invention d’histoire, de création de matière, alors ce souvenir très coloré d’une composition française en CM2 sur le thème de l’automne qui m’avait valu d’être lue par la maîtresse, en même temps de me faire réprimander pour une grosse faute d’orthographe |
#10 | pendant que
pendant que je dors, j’invente des chemins à donner le vertige – pendant que j’entends les chiens aboyer, je me figure leurs silhouettes tendues vers l’importun – pendant que je suce une pastille Vichy, j’entrevois le moment où j’en prendrai une deuxième – pendant que je lis sur l’écran, mes doigts frémissent de taper le clavier pour former des mots – pendant que je fais la queue à la boulangerie, je vole toutes les odeurs de cuisson et de pommes chaudes et je pense à ceux qui n’ont que la peau sur les os – pendant que je marche au bord de la mer, je pense à Fernando Pessoa et à un tableau gris et bleu presque vert de Caspar David Friedrich – pendant que je séjourne dans mon bureau, je me repais de la solidité des arbres nombreux qui occupent les fenêtres, pas de bâtiments en vue, seulement le versant recouvert de forêt – pendant que je regarde un film, je maîtrise les mouvements multiples qui parcourent mon corps, comme des envies de sauter de courir – pendant que je respire, je ne pense à rien, juste attentive au souffle qui coule depuis le haut de la gorge vers le ventre puis reflue et sort de la bouche – pendant que j’écris, je glisse ou marche à flanc de montagne –
#09 | ne pas s’attarder
ne pas s’attarder sur les punaises réfugiées entre les livres de la bibliothèque, certaines vivantes encore, d’autres desséchées | ne pas s’attarder sur la poussière | ne pas s’attarder sur le petit mot lancé sans intention, juste maladroit, conserver le souvenir des années fortes dans le désir | ne pas s’attarder sur la poussière | ne pas s’attarder sur les sentiments trop doux qui retiennent vers l’arrière et exacerbent la nostalgie d’une vie ancienne, en rester à la circulation des grands nuages, au flux continu de l’air dans la vallée
#08 | noms propres
Peu d’âmes peuplent mon monde en ce moment, peu de visages. Temps très humide et sombre. Ils ont déserté le village, même les animaux qui ne demeurent pas à la même place très longtemps, chassés par une averse ou par un coup de vent. J’aurais pu puiser à droite à gauche dans la bibliothèque ou dans le journal local. Ai choisi d’en rester aux attaches réelles de ce 17 novembre 2022, participation au grand carnet collectif.
rue des Maquisards entreprise de maçonnerie Beauchot agent Decaux Thomas Vinau l’ex de Florentine Nathalie Sarraute ma chère H. Marie dite Thérèse
#07 | visages
suis allée jusqu’à la place par la rue sombre n’ai rencontré personne ah si lui grand sur le talus derrière l’épicerie qui m’a fait un signe de la main visage indéfini avec barbe pas bien su qui c’était | elle manœuvrant sa voiture juste aperçu quelques mèches blondes dans les reflets de la vitre mouillée mais rien du regard | lui chat détestant la pluie furtif d’une écoutille à l’autre à peine une seconde d’arrêt car surpris à me voir et hop son corps blanc tacheté faufilé dans le soupirail de la maison voisine
#06 | personne d’autre que moi
cette journée qui a commencé ressemble à celle d’hier, même ciel, même immobilité des aulnes, même flux doux de rivière alimenté par la pluie menue et continue, je tourne la tête vers la fenêtre, sans doute que dans ce dépli du temps ordonné par le déplacement du regard et par la rotation de la terre, personne d’autre que moi n’aurait remarqué le léger fléchissement de la couleur vers le jaune et le roux depuis hier, le tapis de feuilles au sol plus épais, le frémissement plus appuyé de l’eau, la vitalité plus criante des lichens griffant les branches du grand cerisier touché par l’âge, sans doute que personne d’autre que moi n’aurait remarqué l’air ragaillardi des fougères dans leur pot écaillé, le glissant des marches d’escalier (souvenir d’os rompus), les odeurs de terreau en fabrication, le rouge de l’érable en attente, toutes ces choses libres de vivre et sauvages qui frappent là au détour de l’instant, ouvrant le champ infini du réel bien loin de soi, le vivant si puissant tout autour qui bouleverse
#05 | ciel de lundi
trop long à attendre pour voir le profond du ciel
nuages montés de la mer jusqu’à heurter les hauts versants
soudain là, accumulés dans tous les interstices
plus de couleurs, espèce de plomb durci dominant la terre l’immobilisant l’ensevelissant
ton corps tapi au profond du labyrinthe des cosmos devenu invisible
#04 | au réveil
pas de brume ce matin, je ne le sais pas encore, rideaux tirés sur le début du jour
et tout un fouillis en arrière-plan constitué des choses accomplies la veille, des sensations d’un sommeil profond bienfaiteur, du désir de rester au chaud et de boire lentement une tasse de thé avant de revenir au réel, la date et l’heure de l’incinération revenant comme un leitmotiv, non pas envie encore de bouger le corps, de le redresser pour découvrir dans la fenêtre l’immobilité matinale des arbres, et la chatte fait son remue ménage étrangement perchée sur ce coffre qui branle un peu, juste écouter ce qui peut encore être écouté de la nuit déjà hors de portée
#03 | il aurait fallu
il aurait fallu que je plonge dans cette brume qui semblait s’étendre dans toutes les directions, que je m’aventure en son volume vaporeux dénué de limites, m’y risque m’y perdre comme enfant imprudent, la revête ainsi qu’une camisole douce et humide déposant des perles sur la peau et la parfumant telle une essence de fleurs, espace impressionnant ouvert à l’intérieur dans le grand tout, rien qu’un pas de plus ou deux, il aurait fallu
#02 | si loin, si loin
cases de la mémoire reliées entre elles
les corps y sont vivants
un soir d’été, festival sur une place avec platanes et panneaux colorés avec des étoiles, jazz pendant l’apéro, un grand écran de cinéma, ils avaient débarqué tard, deuxième fois que je le rencontrais lui avec elle, joyeux
visage fermé buriné, les mains le corps fermés comme le visage, quelques temps avant la fin
une cuisine avec table couverte d’une toile cirée crasseuse, les poules grattant dehors
lui si petit aux cheveux roux dans le berceau
la chambre toujours la même avec le sol en béton empreint de signes pareils à des marques de pattes d’oiseau sur le sable mouillé
carnet de long voyage rempli au stylo noir avec dessins intégrés, tickets de bus, cartes postales, tout autour le bruit d’une gare routière
#01 | imprévu
ça tombe d’un coup après la mise à jour des dossiers de ma boîte à courrier, un décès, brutal, ça tombe d’un coup, je ne m’y attendais pas, c’est vrai qu’elle était à son chevet depuis plusieurs semaines, dans l’abondance des nouvelles et des mouvements du jour qui passe ça revient en boucle, fort par instants comme des accès de fièvre
Ooohhh !
En pensée en cœur en compassion je suis
Et espérant te lire encore bientôt 🙏🏻
Et avoir la force de ne pas s’arrêter! Et remettre à plus tard l’envie de s’arrêter, pour ne plus retenir la fièvre et les larmes …
C’est souvent comme ça, c’est terrible – Bien à toi Françoise.
ça qui devait être noté. Plaisir aussi à te suivre sur ce nouveau cycle.
Mes pensées vont vers toi, Françoise ! Beaucoup de courage et de force en ce moment.
toute ma sympathie Françoise- courage à toi
vos élans me rejoignent ce matin et me touchent énormément
merci merci à tous, amis d’écriture
présence et soutien des mots
oooh Françoise, le choc à la lecture de ce compte à rebours, jusqu’au dernier mot qui append, néant, et soudain la brume et l’image du jazz sur la place, les pancartes colorées, l’ami qui est parti, tout se superpose et enfle et forme toute une vie, « la vie est un songe » écrivait Calderon, monde devient si ocre, barocco… alors respirer la terre fait ce levain, revenir au vert cru de la mousse, des lichens, des choses à ras de terre qui ont tant de chance
Merci tant Françoise pour ce partage ému
merci d’avoir pris le temps pour tout cela, pour ce partage… et ce matin, les mots ont justement l’allure du songe, saisis à peine sortis de la nuit
respirons la terre, le ciel, revenons aux choses au ras de la terre, je te suis pleinement là, chère Françoise…
sais pas dire, le 3 murmure en moi
plaisir de te savoir dans le coin, chère Brigitte
et vais moi aussi lire les bribes de ton mois d’automne…
en phase… les morts veillent sur nous, et en dépit de tout la sensualité du 3, les photos magiques… Merci
envie d’insérer là ces instants d’automne, pluie, brume, tous ces mots à poser chaque jour pour rejoindre tous les autres mots
merci à toi
Quelque chose de japonais dans les deux derniers (je ne connais rien au Japon), de brumeux… et le monde façon hammam (onsens), corps engoncé dans un chagrin que l’on voudrait ouaté. Merci Françoise
oui j’ai la même sensation que toi… la brume reconduit vers le Japon, images de montagnes boisées où les ascètes se retirent… je pense aux îles du Nord, à Narayama…
et il faut de l’automne autour de la peine avec cette douceur-là pour supporter le flot des événements
l’automne m’est doux comme tu le dis si bien
(merci Marion)
Un bel élan poétique de lire ces # à la file. La 6 me fait tanguer
tanguer… essayer de dessiner cette barque où se tenir pareille à un observatoire
ton image me parle… je vais tenter de tenir le fil
merci JLuc
Tout est si sensible et puissant en même temps, magnifique, et la 6 est renversante (bien d’accord avec Jean-Luc). Merci Françoise.
Profondément émue aussi par tes mots chère Françoise !
Avec toi dans ce jardin de remarques automnales
s’accompagner dans les jours heureux et dans les jours plus difficiles, continuer à déchiffrer ce réel qui décidément ressemble souvent à un rêve
(les tibétains auraient-ils raison ?)
merci Gwenn pour ta présence ici et hors blog
#06 Passée te lire. Quelque chose du vivant des plantes qui t’entourent se communique dans ta phrase et respire. Belle captation !
Si les photos viennent de chez toi, c’est bien joli dis moi – Bonne nuit.
photos d’ici, photos de l’entour, photos du monde cévenol qui est encore le mien et que je tente de prendre en accord avec les mots qui surviennent
merci pour ton passage Clarence
quel dépli du temps dans ton regard!
Quelques lieux espaces partagés.
Emportée par les sons la musique de ton regard de tes mots et de ton univers mélancolique
beau Françoise mais si j’aime en rester à vos grands et rêve du flux de l’air dans la vallée je me persuade que je n’ai pas lu « ne pas s’attarder sur la poussière » aurais trop tendance à le faire sans encouragement
pas seulement poussière sur les meubles, mais poussières ou cendres, reliquats de vies ensevelies, aussi poussières d’étoiles… ce que nous devenons nous dit-on…
merci de ton passage, Brigitte
oui je savais mais encore moins cette dernière (sauf si mienne)
ah punaise des punaises ! Vite au congélo les livres…
il me faudra alors une chambre froide…
mais les livres sont faits pour vivre, être ouverts, accueillir les bêtes qui veulent y nicher… après tout, ils me survivront tous…
(sourire vers vous, Catherine)
« j’invente des chemins à donner le vertige »
que de beaux chemins que ces textes, jour après jour
merci
L’un de ces chemins, je l’avais rêvé la nuit précédente. Soudain la route habituelle pour aller chez moi en virages dans les gorges s’était transformée en une corniche himalayenne, uniquement praticable par les mules et les hommes de montagne… ça l’a ouvert le champ
merci Gracia
Ne pas s’attarder et visages j’ai aimé aujourd’hui, bien à toi Françoise.
Suis passée aussi lire ta colère, ta rage, ta sortie du cours de boxe en vélo, le corps allongé dans le noir, peut être qu’il aurait fallu…
une autre piste de carnet ?
salut Clarence
« pendant que j’écris, je glisse ou marche à flanc de montagne » image qui ne te quittera plus, tes textes sont toujours des escalades et/ou des lévitations, toujours entre rêve et réalité
« le gris du dessous jusqu’au noir », l’onde qui emporte en tumulte…
magnifique
mer si forte que ça bute freine risque de chavirer si manœuvre hasardeuse… Oui, c’est tellement ça la peur de chavirer, et voler les odeurs de cuisson et de pomme, et la révélation du CM2, tout cela tellement juste
Magnifique comment ces images qui prennent place entre tes textes complètent une narration sans jamais simplement l’illustrer. Merci Françoise !
merci Xavier pour cette note…
j’essaie en effet de tisser un chemin entre sensations, images du monde immédiat, mélancolie qui m’éprouve en ce moment et mots brefs sous contraintes (propositions magnifiques de fb) pour un « vrai » carnet de bord…
va savoir…
sourire fraternel à la faute d’orthographe (mais moi du coup les ai chéries mes fautes jusqu’à ne plus m’en débarrasser)
et qu’il est beau votre 12 avec juste les images qui disent ce flux plus ou moins aisé qu’est la formation des phrases
Merci pour ce gris durement ourlé d’écume. J’aime tout. Beaucoup. Merci.
J’ai enfin pu avoir le temps de me plonger dans ton beau carnet automnal. Quel plaisir ! Merci mille fois !
N’ai pas dû chercher bien loin pour trouver un goût de science naturelle ! Beaucoup d’émotions face aux tableaux de Caspar David Friedrich ici aussi.
oui quel peintre si précis dans ses dessins et si inventif dans ses paysages
merci d’être passé par là et partageons donc ce goût pour les fines observations !
En 13 je la reconnais bien la féline immortalisée dans « la lumière irréelle »
elle est irremplaçable et son nom demeure ici secret
merci de l’avoir reconnue
toujours admirative (et tout particulièrement de la femme en son suspens)
ta féline jaillit des lignes et vibre dans la tête
merci Nat de souligner la beauté de l’animal qui bondit et nous laisse sidérés de cette capacité et de cette puissance
#04 | riche seconde, dilater le temps en regardant mieux
comme j’aimerais vraiment pouvoir dilater le temps… trouver la technique et poursuivre le mystère…
un instant de poésie pure
toujours cette infinie bienveillance (qui apaise et rassure quelque part…)
merci Brigitte
J’étais passé à côté de ce carnet.
Après avoir refermé la porte du #15, j’ai vraiment eu le sentiment d’avoir passé un moment, quelques heures au village, en compagnie de la narratrice.
Ce qui fait un bien fou.
Merci.
merci à toi au nom si étrange…
suis allée faire un deuxième tour du côté de ta page et cette fois j’ai installé une passerelle, ce sera plus facile !
#17 ah voilà qui va me donner envie d’y aller…
écoute, j’étais bien perdue il y a quelques minutes et j’ai fait à l’instinct en cohérence avec mon fil habituel pour ce carnet…
alors ravie que ça puisse déclencher pour toi !
« Installer un sac à sourires en plusieurs lieux stratégiques. »
À déclarer d’utilité publique !!
bien en panne depuis hier pour la 17, j’ai un peu musardé pour inspirations, j’ai aimé vos idées et je pousserais bien avec vous les murs de la bibliothèque! Merci
pas très inspirée moi non plus, mais j’ai forcé un peu la porte et lancé au plus proche quelques pistes
tant mieux que ça vous éclaire un peu !
merci d’être passée par là en tout cas
Un régal votre façon de vous emparer de la proposition #17, pas évidente du tout. C’est inspirant.
alors là, me voilà bien surprise… car tout comme vous je n’ai pas su tout de suite comment m’y prendre
et puis on saisit un chemin, on y va, on voit ce que çà donne
tant mieux que ça vous inspire !
à bientôt Françoise
oh Françoise que chacun des mots bien choisis du 17 soit respecté
hélas, je crains que ce soit beaucoup trop demander à nos compagnons les humains… (ils sautent sur la moindre occasion pour nous faire du mal…)
salut Brigitte et prions ensemble !
13- 14- je plonge dans tes images, je respire 17 oh oui faire sauter le mot délation!
Bien agréable dimanche matin à la montagne où les mots rassurent, voire réchauffent.
M’y suis une fois encore bien.
Merci Françoise.
— Christian 😉
tu satures sans doute de la ville, des humains en trop grande quantité, des feux interminables, des files pour acheter son pain ou son tabac
ici tout doux le dimanche et même tous les autres jours…
heureuse de t’accueillir dans ce cocon végétal éloigné des bruits urbains
en 16 des nippes voyageuses en 17 observation implacable des lois villageoises et quel beau moyen de les conrtrebalancer, ton sac à sourires et attraper en 18 un instant plein de délicatesse et de simplicité.
Étrangeté de te retrouver avec seulement deux livres, tous les autres t’attendant dans leurs cartons
toujours plaisir de te lire
ben oui, ils me manquent, les livres… j’aime les avoir autour de moi, mais maintenant il faudra attendre…
oui deux livres seulement, deux livres d’auteurs scandinaves d’ailleurs, dont Le Chemin du serpent de Torgny Lindgren que ma voisine N. vient de me restituer, et l’occasion est belle de le relire autant de fois qu’il le faudra en attendant de me réinstaller un bureau, même provisoire…
merci chère H. de ta belle visite…
oui beaux voyages que tes mots lancés au monde hostile depuis ton havre – bientôt ? – en transit… merci Françoise et douce soirée dominicale, si faire se peut …
je goûte encore les soirées tranquilles en ce havre avant le voyage vers un autre havre… à la Noël j’aurai quitté ces lieux, mais le carnet pourra continuer…
merci à toi, Gwenn fidèle
héhé le rituel de la proposition depuis le fond du lit, je m’y retrouve! maintenant lire un carnet après avoir oublié les propositions est une autre expérience, j’entends mieux ta musique où murmure sans cesse les sons de la nature, et comme j’aime ça…
rituel du carnet matinal qu’il faudrait poursuivre après…
de bonnes résolutions
merci Catherine pour ton passage…
et du coup je vais continuer à égrener ma musique…
Ce que j’aime dans cet exercice, et dans ton carnet en particulier, c’est l’errance vagabonde. Oubliés, les énoncés des propositions, juste se promener. Ça fait tellement de bien.
Errance, j’aime ce mot…
tenter d’en dire suffisamment pour intéresser celui qui passe, le retenir quelques secondes de « promenade », oui tout à fait…
petits instants heureux partagés…
Le #19 m’a rappelé que mon sèche-linge est HS depuis hier et que je ne dois pas oublier un RIB ^^
en 19 tout s’organise, se met en place et laisse déjà deviner le repas dans la cuisine d’été
oui avec fleurs et pelouse bien tondue en arrière-plan…
j’essaie de conserver et développer le fil de cet étrange automne à travers les propositions de François, propositions étonnantes qui nous embarquent toujours…
Me suis incrusté avec plaisir dans le flux souple des passants.
Merci
je te prends volontiers dans mon flux, maintenant que je t’ai repéré dans la ville !
merci à toi
(#twenty) ça me fait penser à (je ne sais plus bien, mais dans un film) quelqu’un qui disait, ouvrant la main entière comme elle, « c’est trois francs »
« corps rapprochés le temps de l’échange du billet froissé »
saisir le fugace, image forte
et puis chacun passe son chemin pour ne plus jamais se revoir
rien qu’un pull jacquard et un billet froissé…
merci chère H. de veiller, d’être là…
20 : les mots gelés
oui Brigitte, tellement gelés qu’ils se noient dans la buée au contact de l’air froid…
merci pour le passage et l’extrême bienveillance
En te lisant, je me demandais ce que ça pourrait donner de conjuguer ces verbes à toutes sortes de temps, d’y adjoindre des sujets personnages. Ça pourrait créer une histoire autour de ces changements du quotidien que tu évoques si bien.
Modifier la nature du matin
J’aimerais tant !
Chère Françoise, j’ai bien cru que je n’arriverai pas au bout de tous les commentaires pour pouvoir écrire le mien et l’important est de ne pas oublier ce que je voulais dire en voyant tous les autres défiler ! Tout ça pour dire que j’adore ces petits carnets, la forme de ces carnets, une forme quasi parfaite et je me retrouve complètement dans ton carnet (attends je remonte vite fait et reviens) dans le 18 où tu recopies, le thé, l’ordi, l’exercice routinier, j’adore ces moments n’est ce pas ? Et les photos, les photos, c’est beau. Et 5 euros un pull, j’arrive ! Bises fortes.
oui j’aime aussi quand il y a une cohérence qui s’installe, revenir régulièrement sur l’acte lui-même d’écrire, revenir sur soi, ritualiser le moment, préserver le fil pour exister en dehors des « exercices » eux-mêmes
dans la mesure du possible, images faites sur le vif, juste des points colorés pour fixer le lieu, pas forcément illustratifs
merci tellement Clarence…
« brasser l’air avec les bras pour activer les parfums dans le froid » faudra que j’essaie
jadore « prendre le temps rallonger le temps modifier la nature du matin »
je t’accompagne
Un livre qui crie quand on l’abandonne, belle image et sous-entendu qu’on l’avait adopté. Très vrai.
les livres font partie de notre arrière-monde et sont la toile de nos murs… ils nous parlent, crient, nous manquent s’ils s’absentent mais d’autres nous reviennent…
merci grp pour cet écho sensible
aller vérifier si (les livres ont disparu) : est-ce que ça allège la conscience ?
les photographies en disent aussi longs (si ce n’est pas plus) que les mots. merci pour cet habile entremêlement
bien contente, chère Cécile, que vous soyez sensible aux images que je tente en effet de tisser avec ces propositions d’automne
merci d’être passée, merci…
(je ne suis pas allée vérifier si les livres avaient bougé, mais c’est un endroit où on passe souvent et mon regard s’était tourné de ce côté… ! sourire)
tu seras pardonnée pour cet abandon à cause de vos tendres remords
(pour la 22 : j’ai vaguement entendu ces cris-là) (pour la 23 : c’est aussi pour (faire) passer le temps qui passe tout le temps)
nous avons dû entendre les mêmes types de cris, sourds mais bien réels
et voilà que nous faisons passer le temps en faisant voler des mots d’un écran à l’autre
merci Piero pour être venu jusqu’ici…
Profondes réflexions autour des nombres. Un merci vertigineux.
texte sorti ce matin après une journée d’hier difficile…
merci JLuc
Ému à la lecture de ce #23.
Très.
du coup touchée moi aussi…
art littéraire d’utiliser des résultats d’analyse
je trouve que les chiffres t’inspirent
une simple tentative
prendre ce qu’on a sous la main, dans le présent ou le tout proche…
Bonjour Françoise, je suis venue lire ce matin tes derniers fragments, le #23 m’a arrêtée, j’ai lu et relu ce texte magnifique, vertigineux, qui inquiète…
merci Muriel
essayer chaque jour d’être inventif… mais certains textes au bout du compte paraissent plus forts que d’autres…
#24 en suite du #23 (ou retour sur le #23 dont nous avons parlé hier hors caméra)
« suspendue au rien au tout » tellement vrai !
ce dénombrement m’enchante . Il danse.
cette proposition a donné des textes fameux, la compilation est passionnante
merci Nat pour ton passage et ton enthousiasme
Ce qu’il est et ce qui va advenir du corps… à son corps défendant.
(sais pas si dois remercier d’avoir rappelé l’inéluctable – meilleur remède : carpe diem 😉 )
carpe diem, oui bien sûr… mais pas évident à conduire à chaque instant de notre fichue vie…
s’y cramponner en tout cas à cet instant qui passe
merci C.
oui la peau douce (et le très beau texte qu’elle recouvre)… aimerais bien l’avoir encore, le crois mais avec l’âge 🙂
la peau, notre rempart entre air et organes
la peau douce pourtant et encore dans le temps…
Merci Brigitte pour ces passages par ici qui me soutiennent toujours beaucoup
Passée rattrapée mon retard… toujours cette énergie, #25 contrastres des zones en tensions, détentes, contraintes, enclaves et ouvertures, saisies. Merci, à bientôt.
trop chouette de te revoir…
on navigue au gré des propositions qui nous guident au gré du jour, on ne sait jamais ce qui va sortir, ce qui va s’écrire
à bientôt oui
… ce qui va advenir. Ce qui souffle ici de vie!
aime beaucoup le 25 éme, le corps enclavé et la peau douce qui lui donne sa liberté.
Et quand la peau ne sera plus douce en fermant les yeux on la ressentira encore
la douceur est venue comme pour faire accepter le reste, et c’est vrai que la peau peut rester douce, même ridée, même usée tannée au dernier degré
tu me fais me souvenir de la peau des mains de ma vieille tante Angélique avant sa fin — elle avait presque 107 ans –, elle se disait coriace comme du cuir pourtant le dos de ses mains était encore bien doux, couleur du cidre et couvertes de tâches comme de rousseur..
si parfaitement sensuelle votre note de ce lundi
merci Brigitte, merci
je n’ai pas trop su comment observer le monde pour répondre à cette contrainte du net et du flou, frontières si malléables … et aussi dans la contrainte de la suppression des adjectifs !!
#26 choses dans la main du lecteur tout en saisies fines et petites touches contrastées. La radio / la rivière : j’adore !
je tente de rattraper mon retard d’hier — toutes mes excuses — et ce #25 et ce #26 sont, à l’égal des précédents, un régal. Le bleu acier du ciel d’hiver — superbe image
« espace infime entre réel et perception qu’on en a » un doux regard plein de questions de soi vers soi qui s’ouvre à nous
« j’imagine ce qu’on ressent de toi, si c’était la même chose quand tu avais 4 ans 20 ans, »
Magnifique
Merci Françoise
merci à toi pour ce regard qui donne envie de continuer…
« je me demande qui tu es dans cet élan »
tout est là
je me demande qui tu es dans tous tes « élans » parce que l’élan, le mouvement collent toujours à ta peau et à ton écriture
Bonsoir Françoise
De tout ton très beau carnet je m’amuse à retenir la robe à motifs de Chichicastenango !
J’ai été au Guatemala en 1979… on aurait pu se croiser ?
Merci pour la belle lecture en tout cas !
ben oui dis donc, on aurait pu et peut être qu’on l’a fait, va savoir…
une robe magnifiquement brodée que j’ai traînée dans mon sac à dos pendant des semaines pour ne jamais la porter, seulement la garder dans une armoire… je me souviens des circonstances, des couleurs et du paysage
merci Fil pour ton passage et pour avoir souligné ce détail…
Quel beau fragment (28) qui dit si bien la rumination (dans l’insomnie ?) et les pensées qui s’y entremêlent. Merci Françoise
je ne connais pas la définition précise du « fragment », mais je suppose que ce travail de carnet s’en rapproche… bribes de mots limités dans l’espace développant une certaine puissance
merci Muriel de cet accompagnement
un #28 qui remue du lourd — ne pas oublier de c@rper diem 😉
28 | art d’assembler des images intimes des événements
belle phrase : « la pensée reptilienne pareille à l’eau qui s’infiltre »
à fouiller
merci F. plaisir de te lire
on ne sait pas comment cheminent en nous les pensées physiologiquement… qu’est ce qu’une pensée ? et ce tourment qui creuse dans nos sillons m’ont ramenée vers l’eau…
merci chère amie H.
29 | « mettre de la gentillesse dans le mot »
on est souvent en attente de cela n’est-ce pas ? et encore plus avec les tout proches
pauvre poulette c’était son destin
fidélité instaurée de nouveau dans ce cycle Carnet qui nous pousse dans nos retranchements
plaisir et grande joie de lire tes remarques, tes notes, tes échos… et aussi tes textes…
#29 mettre de la gentillesse dans le mot — pour moi aussi, important de ne pas oublier — même si parfois certains en profitent, des gentils
grande fidélité avec toi aussi en ces temps d’épreuve multiples et variées
oui, je n’aime pourtant pas ce mot de « gentil » ou de « gentillesse », je n’ai jamais voulu être « gentille », mais là je n’ai pas trouvé d’autre mot, et il nous cause finalement…
merci g@rp après notre café partagé de ce matin…
#30 affreux fait d’hiver — indifférence, solitude — monde égoïste
on se demande comment de pareilles choses sont possibles… et il ne va pas en manquer dans les productions du jour… à lire plus tard dans la journée
monde égoïste, monde inhumain que nous avons fabriqué…
merci g@rp pour ta présence qui fait du bien
La même info: ça s’est passé à Valence, j’ai failli la reprendre
ce dont je parle ce serait passé sur la ville de Nîmes, cours Gambetta… mais ça ne change rien à l’événement tellement affreux et attristant
merci Liliane d’être passée par ici
mort comme ma voisine de palier à Paris, mais ça n’avait senti qu’après ouverture de la porte et nous étions très très mal nous tous les habitants de ne pas nous en être aperçus (peu aimable et faisant des aller et retour chez sa sœur) jamais oubliée
des événements qui marquent terriblement…
merci d’évoquer cette histoire, chère Brigitte
oh Françoise plusieurs jours sans te lire et là cet état de ton monde si triste… à nouveau toutes mes pensées affectueuses vers toi…
je ne sais si François a vraiment estimé le degré de profondeur tout autant que de vulnérabilité auquel il nous convie crescendo depuis le 10 novembre ? l’état du monde, le nôtre ou les plus ou moins proches, voire très éloignés, nos visions et nos sensibilités… comment dire… c’est énorme.
oui de drôles de moment cet automne, des départs définitifs, l’âme en transhumance…
je tiens bon, ne t’inquiète pas
(et tu as raison sur le crescendo depuis le 10 novembre qui nous fait fouiller dans le terrible… je m’accroche…)
#31 en prolongement colère du précédent, ponctué de ses Pourquoi — hâte d’entendre le podcast
oui dans l’élan de la précédente
tout ce qui révolte, tout ce qui paraît tellement affreux, comment ça peut être possible des choses pareilles ? alors se prendre par la main et trouver quelque chose de doux à faire pour quelqu’un…
Entendu ces pourquoi à l’instant – encore plus forts
En lisant ta #31 j’ai retrouvé une substance de la 31 de JLuc Chovelon. C’est étrange et beau comme tous nos textes se font écho.
Vas tu l’enregistrer ?
je cherche un moyen pour enregistrer, j’ai tout déjà en carton… je pensais à quelqu’un pour le dire pour moi ?
finalement, je viens de trouver un moyen
mais c’est tellement triste…
ça prend aux tripes
peu de temps aujourd’hui et j’ai dû prendre le wagon en marche…
c’est terrible tout ce qu’on écrit depuis déjà plusieurs jours (mais où f nous emmène-t-il ?)
merci chère H. de ta présence
chère F. ce ne pouvait qu’être Elle, toujours présente à tes côtés
tes mots sont si doux
Elle parmi mes morts…
pensées fortes aussi pour l’amie partie la semaine dernière vêtue comme une princesse d’Orient incandescente
« tu fais partie de mes anges »
et ils ou elles veillent sur nous comme on n’a pas eu le temps de le faire pour eux.
Très ému
en parlant aux morts, on parle de vie, vie d’avant vie d’après vie de maintenant dont ils font pleinement partie…
merci de dire ton émotion
avais décidé de ne plus commenter ce soir – là ne peux que venir vous saluer avec respect
il est décidément très beau ton journal de saison, Françoise, journal d’avant départ, amorce d’un livre ?
et dans le beau #33 une sensation de froid et de paix à la fois
chaque ligne d’écriture pourrait être l’amorce de quelque chose qui pourrait à tout moment prendre corps, mais tant de directions à emprunter…
j’essaie de ne pas me noyer dans les projets, j’attends d’avoir du champ devant moi pour reprendre certaines choses en suspens qui attendent, par exemple la piste explorée lors du cycle Faire un livre et d’autres encore…
(et que ces propositions de fB sont belles !…)
#32 beau, calme et grave. Merci Françoise.
#33 vide, calme, la nature — ressenti aussi une forme de regret (peut-être à tort)
regret peut être au moment du franchissement du seuil, à l’orée d’un nouvel épisode de vie
étrange sensation difficile à définir
merci de le relever ainsi…
Vide autour de toi qui te gagne
évocation mélancolique
un lapsus intéressant « almost blues » pour almost blue
oh oui beau lapsus, du coup je le laisse… la résonance est intéressante et tu as bien fait de la souligner
merci pour ton passage toujours et toujours
« en faire un mortier d’hiver pour décrire la vie du jour »
Tout est si bien dit
Merci Françoise
(je te reçois en direct…)
j’aime quand tu cites les mots qui te frappent… mots venus dans la contemplation du grand matin calme après une petite chute de neige…
« Mortier d’hiver » c’est beau
ta vigilance…
(et ton œil qui me regarde dans le carré…)
moi aussi je reprends « mortier d’hiver », belle métaphore.
beauté et puissance de chaque regard qui pourrait engendrer une histoire
sur quoi se fixer chaque matin après avoir lu notre menu du jour ? sur quoi s’engager ? on se demande toujours si on fait le bon choix, si ça répond suffisamment, si ça va aller… et puis on y va
une histoire à chaque coin de mot…
merci chère H. d’être là, d’ailleurs je te guettais…
#35
Magnifique description du trou de mémoire où tout est lointain mais proche à la fois
« comme installé autour de l’oubli cette zone aux contours mouvants qui a conservé le goût du souvenir«
Merci Françoise
« mais tout n’est pas enfui, toujours en nous la saveur du moment… »
si juste… comme si l’oubli du nom rehaussait presque la saveur du souvenir… merci Françoise
oui finalement peu importe le nom, il y a tant de choses derrière ce nom oublié, écarté, gommé pour x raisons… et c’est bien ainsi
merci Muriel pour ce bel écho
Comme c’est agréable de relire tout ce Carnet ( on est bientôt au bout malheureusement) et d’en voir des lignes de force. J’aime beaucoup les fragments sans majuscule et avec peu de ponctuation… Et que dire des photos : je crois bien que j’aurais aimé les faire! Et merci pour ce commentaire chaleureux sur mon carnet!
Merci Solange d’être venue par ici…
Photos en résonance avec le lieu de l’écriture et la saison du carnet…
à tout bientôt, encore pour quelques jours…
« tout n’est pas enfui », l’essentiel sûrement mais parfois le nom oublié a valeur tragique, protectrice, je ne sais. Nom, repère oublié, enfoui, impossible d’y retourner
que garde-t-on de tout ce qui nous a assaillis, tourmentés, de tout ce que nous avons adoré ou détesté ? tout ce tissage d’une vie à travers des tranches de temps… un édifice…
« J’ai des livres pas encore lus ni même ouverts (juste l’attirance pour une couverture ou un titre, l’émotion avec un auteur). Besoin de cette quantité de matière à portée de main à n’importe quel moment. »
Tout pareil !!
Merci Françoise
me suis éloignée de la consigne peut être
me suis laissée guidée par le rythme, la vitesse, le court, le résonnant, la musique quoi…
merci C g@rp
en résonance avec tout ce que tu écris si bien
et même des mots doux à la fin « ’écris en me détachant du sol. J’écris en grimpant dans les arbres en rêvant »
juste l’envie d’écrire VITE et COURT autour de LIRE ÉCRIRE
(peut être que j’ai mal lu ou mal interprété ?…. bien peu de temps aujourd’hui)
pas trop intéressée par le détail d’une journée, j’ai plutôt recherché l’énergie dans la virgule et dans le bref et essayé d’éviter le délayage…
merci tellement d’être passée…
Des lettres de rupture (ces jours-ci je les ai jetées) –
Moi aussi, je lis dans mon lit et c’est dans celui-ci que je lis tes mots.
Le fait divers du vieux monsieur est terrible.
Merci Françoise.
mais oui, l’endroit parfait pour se lover et partir en voyage…
merci Clarence !
37 | « Il est question aussi de grands espaces hantés de calmes blancs et de tempêtes. » en cherchant les traces de textes tu rencontres ton univers
et bon vent pour ta tranhumance
j’ai connu tant de belles phrases mais ne les ai pas fixées, je les ai oubliées, je garde l’odeur et la forme des fleurs…
écrit sur le pouce dans la matinée avant une grosse journée encore…
merci de ton passage qui me soutient toujours beaucoup sur ce cycle très particulier pour moi…
Pour quelqu’un qui n’a pas de mémoire des passages de romans ou autres — je vaux pas mieux — d’où un carnet de passages, de phrases qui tiltent — je trouve que ce n’est pas si mal — et les rattacher au réel, à l’instant, j’aime.
Merci Françoise — et courage pour les cartons !
peut-être est-ce de n’avoir que des bribes qui nous (vous) permet de si bien les analyser et retenant ce qui nous convient (et qui les a fixés dans un coin de notre cerveau)
tout à fait ça, on ne retient que ce qui touche et s’enracine en nous
merci d’être présente ainsi, Brigitte
« Chute » vers d’autres dimensions
« Coup de poignard dans le dos » une blessure ou signe de l’éveil à d’autres sensibilités, d’autres mondes, ceux que tu crées par exemple
courage pour tes deniers jours en Cévennes
belle fenêtre ouverte avec cette interprétation…
Le coup de poignard soudain réveille quelque chose, de même le frappé du bâton quand on fait zazen…
voilà ce que ça m’évoque…
« Le rêve traverse et emporte le corps sans se soucier de la matière même du corps. »
Ô combien vrai — et si bien dit.
Merci, Françoise
peut-être que la vie est un rêve dans le rêve comme le pensent les Tibétains et j’aimerais que mon corps quand il sera mort soit déposé sur de hauts rochers, livré aux oiseaux carnassiers
j’aime pourtant croire qu’elle est bien réelle et que ces mots tous ensemble s’ancrent en nos cellules pour nous rendre encore plus vivants et plus conscients…
le rêve du rêve, c’est Bernard D qui en parle ici aussi…
et oui, le rêve dans la vie, la vraie vie dans les rêves, tout est ensemble… un jour peut-être percer ce mystère, en tout cas s’en délecter chaque nuit, miam !
Oui, ce rêve. Tout en partage. SI bien ciselé. Merci Françoise.
Merci pour ton accompagnement au cours de ces bientôt 40 jours de Grand Carnet…
tous ces échanges ajoutent de l’émotion et de l’amitié, c’est tellement important….
Merci pour la délicatesse de ces secrets, une belle façon d’approcher cette 39 .
merci pour ce passage qui m’a conduite chez vous…
aller jusqu’au bout ensemble et partager plus que l’expérience
à bientôt Isabelle
Merci d’avoir osé lever le voile de brume qui nimbait ces secrets — que nous conserverons comme tels.
près de 40 jours qu’on s’accompagne, et beaucoup plus avec certains certaines, ça se compte en années à présent, alors cacher ne voudrait rien dire
écrire c’est creuser dans le secret non ?
merci pour l’élan et la sincérité depuis le commencement, ami g@rp…
merci à toi, Françoise — creuser dans le secret, je ne peux que confirmer — c’est ce que j’ai tenté de faire depuis la note #1 — avec plus ou moins de réussite. Qui sait, peut-être la #40 révèlera-t-elle tout. . . .
Ou pas.
Très touché par ton évocation des secrets, de ces présences qui t’accompagnent dans ton quotidien. Avec un courage que je n’ai pas eu, préférant contourner la chose et même en rire. Touché de te lire en parler en face, sans faux-semblant.
comme d’habitude je ne pose pas de questions et rien à cacher, bien au contraire.. le secret nous entraîne là où nous écrivons, là où nous devons écrire (enfin, c’est ainsi pour moi….)
merci cher lean Luc
Après quelques jours d’absence, je reviens vite te lire et ta # 36 m’emporte littéralement, me donne envie de rouvrir immédiatement mes deux livres en cours, que comme toi j’emporte partout avec moi même quand je ne les ouvre pas. Merci Françoise.
mêmes expériences, même quête sans doute…
que ça fait du bien !
bon vent à toi et belles écritures à venir encore…
« outre leurs visages, il y a des hantises, des désirs inavoués, des envies de partir loin, d’explorer les labyrinthes de la pensée comme on traverse une mer infinie, comme on marche sur une longue plage du Nord avec le vent et le cri des oiseaux » Ton texte est magnifique, je l’emporte avec ses questions et sa lumière
chère Nat,
ton long écho résonne après lecture
laisser couler ce qui vient du fond… (une ouverture vers la #40 qui sera nourrie de nos propositions conseils directions pour écrire, parce que sans doute avons-nous appris quelque chose de cela et de nous-mêmes pendant ces 40 jours d’automne…)
Et que l’eau (fraiche) te (nous) porte…
« ne pas se satisfaire
recommencer encore, et si nécessaire changer de point de vue »
Toujours !
merci, Françoise — et à bientôt !
« ne pas se satisfaire
recommencer encore, et si nécessaire changer de point de vue
retrouver une sensation proche de l’eau, une aisance comme dans la nage »
Exigence et sensation, cela dit beaucoup sur ton écriture… Merci Françoise pour ce magnifique carnet, pour ce partage et à bientôt !
je bisse Muriel, Françoise
toujours sur le front, merci pour cela, merci pour la bienveillance et le soutien…
Merci Brigitte… on continue…
On s’est bien accompagnées pendant tout ce temps, plaisir et échanges toujours sensibles
merci Muriel
Tant de prolongations. Oui, retrouver une sensation proche de l’eau, j’y suis. Bien beau carnet plein de belles choses.
39 | texte si riche et plein d’émotion
40 | l’écriture est violente, exigeante et si près du corps
Françoise, tout ton texte le traduit avec force
merci pour l’ensemble de ton carnet
et bon vent pour tes nouvelles aventures
à très bientôt dans Tiers LIvre
tes échos m’ont donné envie d’aller relire la #39 comme si c’était quelqu’un d’autre qui l’avait écrite… j’ai l’impression qu’il y a si longtemps que j’avais posé ces mots…
ces paroles me touchent tellement… Merci H.