Les mots tasse et crème qui se rencontrent chaque fois qu’elle pose les yeux sur celle où elle boit son thé du matin, ajoutent à la douceur du breuvage un nuage de lait en pensée. Par la fenêtre de la cuisine, le ciel est encore indécis. Un thé de Chine fort et noir comme du café mais qui ne fait pas trembler se mains, ni battre son cœur trop vite. Elle porte la tasse à ses lèvres, souffle une très légère brise qui ride la surface. Autrefois, elle aimait boire brûlant, elle aimait se brûler en buvant, sentir la brûlure le long de la gorge envahir tout son corps en cercles concentriques. Aujourd’hui elle aime le goût exact du thé. Elle le boit tiède, le garde longtemps dans sa bouche. Elle repose la tasse sur la soucoupe avec une certaine délicatesse. Ce n’est pas qu’elles soient fragiles, ni rares, précieuses au sens ordinaire, leur faïence même un peu fêlée sur le ventre de la tasse et ébréchée au bord de la soucoupe tiendra encore de longue année, mais tout de même, c’est un vieux déjeuner trouvé il y a déjà plusieurs années sur une couverture posée sur le trottoir d’un marché du dimanche. Elle boit. Depuis combien d’année les emmène-t-elle dans ses déménagements ? Elle voudrait faire l’effort de compter, mais un vol d’oiseau traverse la fenêtre… « à rebrousse »… Les couleurs sur la soucoupe comme sur la tasse étaient déjà un peu mélangées quand elle les a vues sur la couverture. Un dessin d’enfant qui déborde. La tasse est très évasée, c’est idéal pour tiédir le thé. Elle la tourne pour faire remonter le parfum du bois. Au fond, les brisures noires répliquent le vol des oiseaux. Ils sont loin à présent.
À ce jour, les États-Unis sont les seuls à avoir utilisé l’arme atomique dans un contexte de guerre : les deux explosions du 6 et du 9 août 1945 ont ravagé les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, faisant plus de 110 000 morts. Après ce bilan dramatique, le pays a initié la course aux armements avec la Russie et mis en place un bouclier de défense nucléaire.
Du jazz, un mobilier blanc design, des roses en bouquet rond, deux petites tables basses dodécagonales marquetées, des protège-revues en plastique bleu masquent les titres, un sol gris en béton ciré, un ascenseur translucide, 1 % culturel d’un tableau d’affiches déchirées dévoilant un mur moisi, une discrète orchidée violette, l’extérieur déformé par le sablage des vitres anciennes, dentelles floues et végétales de la ferronnerie des balcons, lignes gondolées des pierres de taille qui, observées dans un certain état d’esprit, pourraient donner la nausée, le reflet grotesque de la salle d’attente dans une haute poubelle chromée, des noms précédés systématiquement du mot madame, deux extincteurs rouges.
« Ne respirez pas ! »
Le traitement du cancer du sein a connu de grandes avancées depuis 1980. Dans les pays à revenu élevé, le taux de mortalité par cancer du sein comparatif par âge a chuté de 40 % entre les années 1980 et 2020. Ces améliorations restent à reproduire dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
(à suivre…)
Me rappelle plus de la consigne. Je lis, juste, et j’aime, juste. J’aime le jonglage des mots, des idées, le vol d’oiseaux qui passent. Et le silence qui suit, le goût dans les yeux qui reste après.