Dans les allées de graviers, des bouches curieuses prononceraient mon nom: Albert Meilink, mon frère, mon ami; Jille Sieger, repose en paix; Jeanne Elisabeth de Vries 1882-1955; Dirk Baker, est-ce que tes amis se souviennent de toi; Ulla Rossbach, rejoint par son fils Milfried de Vogel un an après sa mort; Madeleine Adriana dite »Mady » Wieringa-Rep; Marcel Polak né à Kuala Lumpur, mort à Amsterdam; Frans Trompert, un cœur de bougies allumées sur ta tombe; Ursula van Kooyk, si jeune et souriante sur la photo; Magreet de Mol, qui pense encore à toi; Henriette Pronk, repose en paix; Jonna Petrus Johannes Hoorn; Aika van Dijk, un bouquet de fleurs sèches sur ta stèle; Helena van Kooken, quel a été ton voyage; Joep Arts, mort à trente ans; Ipie van Dijk- Hens, toujours dans nos souvenirs.
Quand je serai mort, j’aimerai bien qu’on m’enterre,
Pas qu’on me mette dans une boîte, un coffre ou un cercueil,
Étouffé par une stèle, une dalle de marbre ou un mausolée,
Non, j’aimerai bien me confondre à même le sol, me faire bouffer par les vers.
Quand je serai mort, j’aimerai bien nourrir les plantes par la racine,
Me décomposer avec les années, me fondre en poussière.
Quand je serai mort, j’aimerai bien devenir arbre, nourrir sa substance de mes chairs et os blancs.
Dans dix ans, je serai un trémolo dans la gorge de mes enfants,
Dans trente ans, je serai une vague image dans les souvenirs de mes petits-enfants,
Dans cinquante ans, j’aurai disparu, je serai oublié.
Dans cent ans, je serai un nom sur une tombe, que des passants curieux prononceront au hasard de leurs pas dans les graviers.
j’aime cette litanie des quand je serai mort. Qui vient après les noms sur la stèle. L’oubli. Et leurs noms. Merci.
Nathalie, un grand merci de ta lecture.