Il en fallait beaucoup pour effrayer Pablo Bustamente, mais ce qu’il vit ce jour-là le laissa tétanisé. En plein enquête sur la disparition d’un homme d’affaire catalan, il arpentait Amsterdam de long en large pour épuiser la piste, comme il aimait à le dire. Alors qu’il rentrait au petit matin, après une nuit à tourner dans la ville, il sentit poindre une inquiétude le long de sa colonne vertébrale. En haut des escaliers de la pension où il logeait, un homme attendait. Son apparence était inoffensive, mais il se dégageait de son regard une agressivité hors du commun. Un remugle nauséabond avait envahi la cage d’escalier ainsi qu’une étrange senteur de bois brûlé. Pablo ne s’en préoccupa pas immédiatement et hocha simplement la tête à son passage. Mais l’homme lui emboîta le pas. S’il n’osait pas se retourner, il sentait parfaitement sa présence juste derrière lui. L’homme n’avait pas eu la chance de prendre une douche depuis longtemps, pensa-t-il. Il entendait le froissement de ses vêtements le long du mur, le poids de ses godillots sur les marches. Il était sûrement sans domicile essayait de se rassurer Pablo, il cherchait un abri, voilà tout. Mais l’homme continuait sa montée des escaliers à quelques centimètres à peine de lui et le détective se sentait mal à l’aise avec cette promiscuité. Il profita d’un palier pour s’arrêter et se retourner. C’est à ce moment qu’il vit la lame briller au bout du bras de l’homme. Par réflexe, il leva son propre bras au-dessus de sa tête, sa bouche s’arrondit, alors qu’il reculait, acculé à la paroi granuleuse du mur. L’homme s’approchait de son visage. Pablo Bustamente sentit son haleine alcoolisée frôler sa joue. Le visage répugnant était maintenant à quelques centimètres du sien et le détective ravala sa salive. Comme à son habitude, il chercha vainement ses mots. Ils résistaient à sortir et Pablo Bustamente se retrouvait dans une situation aussi inattendue qu’inquiétante. La lame s’approchait dangereusement de son cou tendre. Aucun son ne sortait de sa bouche grande ouverte. Sa peau se recouvrit de frissons. Il était statique, immobilisé en plein effroi.
Irène, ton histoire se corse diablement !! On suit l’inquiétude de ton personnage, jusqu’à son effroi.
Merci !
Merci Fil de suivre les épisodes, il va falloir entrer en action bientôt.
voilà une histoire qui restitue cet effroi pétrifiant face à la mort possible qu’on a tous imaginé un jour
bien restituée la situation finale
en vous lisant, j’ai pensé aux otages abandonnés dans des pays improbables avec la menace d’assassinat à chaque fois qu’une porte claque… tout là se mêle, peur effroi épouvante désespoir