C’est un film en noir et blanc, parti-pris de l’auteur. Nous sommes bien à une époque contemporaine, mais une envie de cette dichotomie. Pas de parole, donc de la musique psychédélique, c’est ce que le personnage écoute quand il marche dans la ville.
Tiens, le voilà d’ailleurs, il vient de sortir de chez lui, vêtu d’un costume trois pièces, une clope pendue à ses lèvres. Ses mains sont occupées, encore sa manie de ne jamais porter de sac: son portable, un paquet de Lucky Strike et un briquet Bic qu’il enfouit rapidement dans ses poches. Ses cheveux sont ramenés en arrière, légèrement humides, une moustache fine lui dessine un air intéressant. Il a l’air bien pressé dans ce début de nuit d’été. La rue a cette fraicheur postérieures aux pluies d’étés. Quelques flaques brillent dans l’obscurité, reflétant l’éclairage public.
La caméra suit le dos du protagoniste, à travers une rue encombrée de passants. Aucun n’apparait clairement à l’écran, ils sont flous, même si l’on sent cette agitation nocturne et urbaine, un fourmillement presque. Le protagoniste ne se mêle pas aux interactions de ses contemporains, il semble happé par son trajet. Ses jambes accélèrent le mouvement. Il sera sans doute en pleine enquête, le protagoniste est un détective privé. Il est ici en mission, à la recherche d’un homme ayant disparu dans des circonstances peu banales. C’est la famille de l’homme qui l’a engagé, le protagoniste prend son travail au sérieux.
Gros plan sur son visage: un regard soucieux qui contraste avec les mouvements saccadés de sa marche. Il se rend à un rendez-vous, mais n’est pas sûr de lui. C’est pour cela qu’il fronce ses sourcils et a cet air inquiet. Quelques gouttes de sueurs poignent sur son front, sa pomme d’Adam se meut comme s’il essayait d’avaler quelque chose qui ne passe pas. C’est à ce moment qu’il s’arrête et fouille fébrilement ses poches. Il y trouve son téléphone et le colle à son oreille apres avoir déchiffré le nom sur son écran pendant quelques secondes.
Fragment d’histoire, très filmique. Tout est là, sur l’écran. Merci pour cette séquence (j’ai l’impression de revivre la séquence du spectateur qui, quand j’étais petit, proposait le dimanche des extraits de film…)
Merci de ta lecture Jean-Luc. C’est un peu ça.. une accumulation de fragments. Je suis impatiente de voir si je vais réussir à en faire un tout. Mais l’expérience est de toutes façons interessantes, pour être au plus près de son écriture.