45°38’06.4″N 4°23’28.8″E : Coordonnées de retour au coin. Son trajet le le plus fréquent relie le point précédent à celui-ci, du moins depuis cinq ou six ans :45°38’51.1″N 4°13’40.0″E. Elle espère bientôt pouvoir s’en défaire, de cette donnée trop régulièrement inscrite dans la mémoire interne. Dessiner en suivant les points-ordre croissant ou décroissant- comme dans les cahiers de jeux pour enfants, tu sais quand tu reliais le 1 au 2 au 3, et que plus tu grandissais, plus tu allais loin dans les nombres. Même plus loin que 100 ! Fierté ! Aujourd’hui elle conduit sans penser aux points qui se tissent dans son dos, dans la mémoire de son smartphone géo localisé, et elle ne joue plus aux magazines-jeux, même pour adultes. Elle ne sait pas faire les sudoku et les mots fléchés l’emmerdent. Elle roule, suit la flèche du GPS, et la toile s’étire parfois un peu plus, formant une excroissance dans le dessin tracé par la régularité : 45°45’32.616’’N4°50’50.392’’E , et alentours, suivant les protocoles à mettre en place. Pour respirer, elle rêve de points exotiques, pas besoin d’aller bien loin pour s’en créer, de l’exotisme de GPS. Par exemple elle irait Rue Sarraute 43°53’25.4″N 0°30’23.7″W, ou encore plus près : 45°37’17.4″N 4°03’07.3″E, la Duras du coin. Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Tu crois que le GPS trouverait un point pour l’ailleurs poétique ? Assistance vocale Waze (vous n’avez pas le droit de l’utiliser en conduisant), dicter « je voudrais aller au pays qui te ressemble » et voir ce qu’il se passe dans la boite, rêver d’une explosion de GPS, d’un triomphe arrogant de la poésie sur la vie de données !
On barbote tous dans les data !
Vive les explosions de GPS !
Merci !
Oh merci Fil! Yes!