#40jours #19 | contrôle de raccord

En boule, immobile, le nuage de brume s’échappe autour de lui. La veille, un peu plus loin, profitant de l’étendue d’herbe et des arbres, un groupe debout bras levés, jambes légèrement écartées. Les bras retombent et l’appui bascule doucement sur l’autre pied. Id vert créer et entretenir vos paysages renseigne la carrosserie du camion de service stationné à proximité. Quelques outils posés sur les dalles, deux petites bouteilles d’eau. Il ne médite pas, contrôle le raccord et nettoie l’embouchure des pompes. L’herbe piétinée, la terre affleure, la poussière retombe sur la surface dallée rafraichie par les brumisateurs. Une eau boueuse bouche l’extrémité des buses. Les gouttes non formées, un jet d’eau se projette sur une dizaine de centimètres de hauteur. Le chien lape cette petite fontaine à sa taille. Accroupi longtemps sur la dalle de brumisation, le technicien contrôle chaque buse l’une après l’autre. Il se lève pantalon trempé, les pieds protégés par des bottes de chantier à semelle de caoutchouc épaisse. Sur le trottoir du cours, un regard hydraulique est ouvert. Dessous, bien qu’on aperçoive au fond du cours un vieux pin dont les racines se déploient dans la terre, la quasi-totalité de l’espace du jardin est occupée par le parking sous-terrain. La société L. spécialisée dans le brumisateur extérieur, d’espaces publics mais aussi de pergolas, de jardins, de terrasses de café, de restaurant, de particuliers répond à un impératif : réduire de plusieurs degrés la température de l’air. Sur plusieurs mètres, la brume diffusée procure une agréable sensation de fraîcheur pour profiter pleinement de son extérieur. 

À partir d’une proposition d’écriture #19 sur l’attente, et du texte « Le dépeupleur » de Samuel Beckett. Proposition élargie à ce qui venait à ce moment là, une personne immobile dans mon champ de vision. J’ai vu d’abord de loin une posture de yoga. Un technicien réparait le système de brumisation extérieure du cours.