#40jours #02 | Démolition vs émotion

Quartier du luth, zone urbaine sensible et pleine de sensibilités, Gennevilliers, Hauts-de-Seine, Ile-de-France, France, Europe, planète terre.

Les années 2000, peut être un peu avant. Je ne me souviens plus très bien si cette observation date d’avant ou après la grande tempête qui avait envoyé loin du plancher des pitbulls et autres rottweilers des lampadaires, le toit du gymnase voisin, des branches d’arbres ou encore le capot d’une 2CV.

Une des plus longues barres d’europe est en train d’être détruite. La ville rêve à ce moment là d’ouvertures et de larges passages.

A l’origine, elle embarquait des logements de grand standing au regard de ses premiers habitants qui venaient des anciennes cités de transit qui n’avaient que trop duré au port de Gennevilliers.

Avant qu’elle ne tombe définitivement, on pouvait apercevoir les restes des appartements éventrés, rangés comme dans un jeu de morpion.

Les papiers peints surtout, qui, quand on les regardait de loin, formaient comme une mosaïque de couleurs et de formes.

Les gravats aussi au pied de cette barre étaient remplis de choses remarquables : les restes d’anciennes cuisines par exemple. Ma voisine ayant reconnu la sienne, avait été saisie d’émotion en la voyant de manière apparante, comme abandonnée des hommes malgré les services rendus, Elle ne voyait plus que ça dans tout cet ensemble hétéroclite.

Immeubles abandonnés, auriez-vous donc une âme ? Gardez-vous dans vos pierres des éclats de vie de vos anciens locataires ?


A propos de Sandrine Hertig

Mystérieuse.

2 commentaires à propos de “#40jours #02 | Démolition vs émotion”

  1. « Immeubles abandonnés, auriez-vous donc une âme ?  »
    On va dire Oui ! La trouverons-nous dans les gravats ou dans l’air infesté de particules fines ? Merci pour ce texte qui rejoint le mien.