Ils tournent ses pouces. Ses pouces ils tournent du dedans vers l’extérieur. Ils tournent sur un rythme assez rapide. Assez rapide pour entendre depuis tout à côté de lui le frottement peau vitesse. Cette régularité de rotation. Ils tournent ses pouces quand lui il écoute, quand il regarde. Jamais ils ne s’emballent. Quand parfois c’est à lui qu’on demande de parler, à lui qu’on demande son avis, alors ils s’arrêtent ses pouces. Ils s’arrêtent le temps de ses mots à lui. Puis, ils repartent à tourner. Jamais su dire si une usure au point de frottement de ses phalanges de gros pouces. Le légiste aurait pu lui.
j’aime beaucoup le parti pris de se coller à un petit mouvement qui emporte toute l’image.
La chute. La fin du mouvement, la mort. Et l’écriture qui sauve le geste, qui prête mots à qui laissait parler les pouces. Touchée.
Merci Nathalie et Marie. Un peu de mal à trouver le geste. A la fin, je fais un peu mon cinéma.
J’aime bien à la fois le sourire que m’inspirent ces pouces puis la chute. J’ai tout de suite imaginé je ne sais pourquoi le contexte de ce récit: un témoin qui décrit une scène à laquelle il a assisté et peut-être a-t-il manqué des détails importants puisqu’il ne voyait, n’entendait que ces pouces. Qui est l’assassin?? 😉
Comme dit François, aux lectrices et aux lecteurs de se raconter l’histoire. :)) Merci Rebecca.
Ou comment revisiter de belle façon ce simple petit geste, cette danse des pouces…Merci Jérôme.