vers un écrire/film #01 | une heure, pas plus

Une heure, pas plus d’une heure, n’y consacrer qu’une heure. Pas Plus. Pas de vérification, pas de remords, pas de bifurcation. Une idée en entraîne une autre, une vérification nécessite un autre regard, une référence une autre recherche. Pas de temps mort, surtout. Rêveries qui emportent, distractions qui emmènent, bavardages sans limites, à proscrire. Pas plus d’une heure, sinon on ne s’en sort pas. C’est une moyenne, parfois cela peut aller plus vite d’autre fois c’est plus long. Respecter cette moyenne c’est important. Prendre sur les repas, sur le sommeil, ce n’est pas une solution. Il faut garder cette idée d’une heure et au bout de l’heure passer à autre chose, un autre dossier, un autre article, un autre mémoire. Une heure c’est long, on peut en faire des choses en une heure. Un cours d’une heure par exemple, c’est déjà beaucoup une heure, une heure c’est très long parfois. Ce qu’il faudrait réduire ce sont les coûts de transaction, les temps de déplacements, les minutes d’arrivée en avance, le temps pris après à discuter avec les gens, les enfants, les parents, les patients, les clients. C’est pour ça qu’une heure, ça doit être l’objectif. Tout le reste c’est de la perte de temps, du gaspillage, du temps que tu prends sur ta santé, ton équilibre intérieur. C’est épuisant, c’est vrai, mais comment faire autrement ? Ça s’enchaîne, se bouscule, t’ensevelira si tu n’y prends pas garde. C’est un conseil, rien de plus. Une heure. Avec l’expérience, ce sera même moins et entre deux des minutes de gagnées. Petit à petit, une minute, deux, quatre, cinq. Cinq minutes pour souffler, te vider et repartir. Ça devient comme une respiration, inspirer, expirer. C’est nécessaire à l’équilibre. Ça deviendra une habitude, un réflexe et une immense liberté. Ne dis pas que c’est impossible. Tout le monde le fait. C’est ton hygiène. 4mmn pour faire une chambre, 15 min pour une consultation médicale, 20 min pour un mémoire. C’est le lot de tous. Personne pour contrôler, seule la nécessité intérieure qui s’apprend. À la longue, c’est facile, mécanique.

A propos de Danièle Godard-Livet

Raconteuse d'histoires et faiseuse d'images, j'aime écrire et aider les autres à mettre en mots leurs projets (photographique, généalogique ou scientifique...et que sais-je encore). J'ai publié quelques livres (avec ou sans photo) en vente sur amazon ou sur demande à l'auteur. Je tiens un blog intermittent sur www.lesmotsjustes.org et j'ai même une chaîne YouTube où je poste qq réalisations débutantes. Voir son site les mots justes .

7 commentaires à propos de “vers un écrire/film #01 | une heure, pas plus”

  1. Je suis impressionné par ce contournement de la consigne, nous parler de la gestion ou des activités possibles à réaliser en une heure, au lieu de nous raconter une heure de … J’espère qu’il y aura des sanctions, lourdes.

  2. Je me suis reconnue à essayer de forcer mon corps, le corps de mes jours, à entrer dans les cases de l’agenda. J’aime cette respiration, et cette évocation de la liberté par la contrainte… on trouve ça parfois aussi en écriture.
    La première nouvelle que j’ai publiée suite à un concours de nouvelles s’appelait « Les Aiguilles noires », il s’agissait d’une thérapeute qui n’en pouvait plus et voulait « tuer le temps » en broyant la première minute, foudroyant la seconde etc. Dans ton texte, Danièle, il s’agit plutôt de le vider. J’ai beaucoup aimé.

    • Merci Laure de ta lecture. Pour moi, cela n’avait pas le sens de liberté par la contrainte, au contraire. C’est plutôt l’enfermement par la contrainte d’efficacité, mais si on peut le lire différemment cela me va bien… et me fait découvrir une autre dimension.

  3. J’ai eu la sensation de cette heure qui passe, sensation de pression, cette performance qui est tant louée par les temps qui courent. Faire, agir, produire. Très juste!