Il est de dos, assis sur une chaise de bureau matelassée de couleur rouge. Devant lui, deux écrans et un clavier sont posés sur une planche et deux traiteaux de bois. Entre les cables, quelques stylos, un carnet noir, un bloc note et de la poussière. A ses pieds, un chauffage d’appoint, un seau en guise de poubelle et plusieurs cartons entre-ouverts; un sac à dos militaire, un cabas d’Ikéa contenant des cables soigneusement enroulés, des objets entourés de papier bulle, des instruments envelloppés dans de larges tissus bleu touareg. Sur la table, trois appareils photos analogiques, une paire de ciseaux rouges, un tote bag de toile jaune vif remplis de cables noirs aux embouts dorés. Il porte un casque audio sur les oreilles, un tempo endiablé s’en échappe en chuchotant. Ses doigts remuent sur le clavier comme des gouttes de pluie frappant contre la vitre. Sous le bureau, une chaussette bat le rythme, faisant grincer la chaise rouge. Une épaule voutée s’avance vers l’écran, des carreaux noirs et rouges la recouvrent. Un pantalon noir, déformé d’avoir tant trainé légèrement négligé. Une chevelure flamboyante et rebelle, les boucles rousses recouvrant le casque. Il n’entend pas qu’on entre dans le studio.