Tu ne sais rien de toi ou si peu. Tu ne sais pas le temps. Tu fuis dans les oiseaux, sur les vagues, vers les nuages. Tu crains la vie. Tu ne sais rien de cette Adélaïde que sa mère abandonne sur les marches d’une église en Toscane. Tu ne sais rien de ce grand bourgeois qui adopte ta mère, finira milicien et prendra la fuite en Espagne pour échapper à sa condamnation à mort à la Libération. Tu ne sais rien de la mère biologique de ta mère née sous X en Savoie. Tu ne veux rien savoir qui pourrait te concerner.Tu ne veux pas être là quand les non-dits éclatent. Tu ne veux rien, rien d’autre que de ne reproduire rien. Tu ne veux pas du réel. Tu préfères l’inventer ou lui tordre le cou.
Tu as raison sans doute. En Terre Adélie plutôt qu’en thérapie.S’en aller finir sur l’île des pétrels, ne plus photographier, voir, entendre, écouter-voir seulement, le damier du cap, le fulmar, l’océanite de Wilson, le skua, le phoque de Weddell, le pétrel géant et celui des neiges, le manchot empereur.
Tu ne sais que fuir, t’enfouir dans les mondes que tu t’inventes. Et là encore, là toujours, alors que tu sais bien que tu n’as plus de temps. Tu es un mensonge.
Et dans mensonge(s )il y a songe(s). Être un songe…
Merci Nathalie Holt qui sauve le menteur par le songeur. Le mensongeur qui reste mérite-t-il autant de bienveillance ? Merci de la vôtre dans tous les cas.
Retenu « écouter voir seulement »…
trop peu d’indices pour savoir de qui il s’agit, ou de quoi ? réel ou mensonge ?