un espace où s’approprier un corps

dans la chambre où un ruisseau murmure rit pleure se met en colère parfois

temps d’ennui lit trop petit au soir de l’écoute des chants du vent dans les grands peupliers

yeux grand ouverts dans la mansarde rêver aux aboiements du chien qui ne supporte pas d’être attaché

tête qui dodeline au rythme du train puis tombe et réveil en sursaut

une main puis une autre en forme de coup de pinceau virgule décroissante dans ce lit incertain naviguant sous les toits

se nouer dans les cordages d’un espace où s’approprier un corps

de l’eau beaucoup d’eau alentour sensation d’île endormie sur le ponton de bois aux bercements de clapotis

au-delà des blés caressés par le vent le pommier répand une douce pluie aux cils suspendus couchée dans l’herbe

dans la vieille maison normande l’ouverture éclaire l’évier où on gratte les moules qu’on fait ouvrir dans la cheminée puis on s’endort sur le canapé

dans l’aube où la lumière dissout l’ombre sombrer enfin sur ce radeau lit picot en toile beige au piètement métallique qui grince

A propos de Rose-Marie Mattiani

Je tente d'écrire, j'anime des ateliers d’écriture depuis plus de vingt ans, suis aussi élue à culture et au patrimoine à la mairie de la ville où j'habite dans les Pyrénées-Orientales, entre mer et montagnes. J'ai animé des groupes de personnes souffrant d’addictions, des groupes de personnes âgées ou en situation de handicap, des groupes d’enfants, des ateliers dits « d’écriture à dess(e)in ", d'autres "en marchant, en écrivant". J'ai quelques recueils de poésie édités aux Éditions Unicité. Je tâtonne...

2 commentaires à propos de “un espace où s’approprier un corps”

  1. Riche de sensations et d’humeurs que l’on a envie de gratter plus avant pour aller au cœur de la chair. Merci