Chuintements aveugles et humides – tracé délicat du pouce sur le front : la marque d’eau – au bout du sentier (ombres rampantes, griffes de ronces et herbes hautes) un frêle chuchotis : la rivière minuscule. Sa cascade méticuleuse délaisse le rectangle sombre du lavoir, peau d’eau fraîche livrée aux tatouages de savon. Les doigts glacés cerclaient les cuisses nues… – la rive du fleuve, coude large, liquide noir, vase visqueuse entre les orteils, (odeurs molles d’étés moites, enfants lointains traversés de cris) – le goupillon et ses postillons (la croix invisible répétée dans l’air) – un visage inconnu et compassé penché à la vitre : « s’il vous plaît c’est désolant revenez plus tard il faut pomper le caveau, c’est rempli jusqu’à ras-bord. » Dessus on voit flotter les semis de feuilles jaunes, clous ou bien écus, comme dans les contes le trésor au pied des fontaines. Dessous c’est naviguer et c’est l’infini.
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quel univers déjà en quelques images… eaux troubles, presque inquiétantes…merci pour cette étrange exploration///
s’il est vrai que nous sommes composés majoritairement d’eau on ne peut négliger non plus qu’elle nous est symbole et « source » d’imaginaire à bien des occasions ! Merci pour la lecture attentive ! (remise tout à fait des soucis de santé j’espère !)
Je découvre que nous avons tous deux pataugé dans les mêmes eaux bourbeuses des caveaux. Heureux de patouiller à tes côtés !
j’allais précisément te faire la même remarque ! oui ! patouillons de concert et vogue la galère !
C’est envoûtant, merci pour le voyage.
ah merci pour votre passage !
La marque d’eau invisible qui perdure dans le texte me plait beaucoup. Et cette sensation d’étrange…
ah merci, c’est vrai que le « fil d’eau » conducteur s’est imposé d’emblée !