Devant elle les champs de thym et de lavande terre aride où se courber terre à cailloux semée de chênes verts clocher toits orangés voie ferrée et comme surgie d’une mer lointaine la grande montagne pelée et les rêves d’ascension y accrocher ses désirs les secrets désirs de départ désirs de vie intense passionnée fichés au plus haut du bleu du ciel comme un fanion planté le témoignage de sa décision traverser les terres gravir la pente à la sueur de tout son corps engagé la montagne sa vie déroulée devant elle âpre mais quelle gratitude au bout du compte pour ce qu’elle en avait conquis montagne barrière entre deux mondes comme les deux temps de l’enfance et de la vie d’après n’est-ce pas la ligne fine d’une ancienne draille là-bas ou ses yeux lui jouent-t-ils des tours et sur le sentier escarpé elle entend le silence maintenant que plus une brebis ne grimpe le silence porté par le mistral et les échos de la vie d’en-bas le silence de la fleur de l’arbre du caillou tandis qu’à ses pieds sous son regard glisse un lézard entre deux pierres vif comme la pensée dans le soleil ardent et en elle la chaleur de la pierre chauffée
Oh, Marlen, comme je te suis, dans ta montée, entre thym et lavande, dans le bleu du ciel, dans le silence des hauteurs, dans le soleil ardent… Merci!
@Monika, nous cheminons ensemble depuis un bout de temps😉
J’aime ce texte dense et ce qui en fait le centre : « traverser les terres gravir la pente à la sueur de tout son corps engagé la montagne sa vie déroulée devant elle âpre mais quelle gratitude au bout du compte pour ce qu’elle en avait conquis » où le corps et la montagne se confondent.
@Béatrice Dans l’effort, sans doute… La montagne, c’est ma vie ! 🙏
dense oui, mais pas tant, plein d’air aussi et pas uniquement à cause des blancs mais il y a l’air en montant
Chère Brigitte 😇 Oui, ouf, aller chercher l’inspiration et l’oxygène où ils se trouvent, tout en haut !
… bien douce à l’intérieur, la chaleur de la pierre chauffée… et le corps engagé tout entier sur les pentes de pierre, tout ça me parle tellement !…
toutes ces affinités que je découvre aussi au hasard de mes lectures… merci Christiane de votre passage ici !
Moi aussi je respire bien là-dedans… je suis sur le chemin escarpé et je sens à la fois le silence de la fleur et la puissance du caillou… merci Marlen pour cette vision céleste enrichie du désir de vivre…
Tu as trouvé les mots, Françoise, et je t’en remercie.
La nature abandonnée si belle et si présente
Nature sauvage… et, dans son abandon, aller voir ce qu’elle nous raconte…
Irrésistiblement embarquée dans cette ascension… « et comme surgie d’une mer lointaine la grande montagne pelée et les rêves d’ascension » . Les parfums la perception du lointain, l’aridité, le silence… Tellement beau !
Merci, Muriel Boussarie, j’aurais voulu grimper plus haut !
Je suis intriguée par cette draille, l’emprunterais bien pour voir où elle mène. Merci pour cette nature qui manque tant, et l’air qu’on y respire, merci pour cet engagement.