Entre deux battements, l’éternité
Plus grand que l’ennui plus vaste que le monde entre ventricule et oreillette un souffle dont l’air, fou d’exil, s’est échappé renversant ses propres limites, une frénésie d’abandon, un vide où tout peut arriver, une extase ruisselante le long de l’échine. Je lis ta peau comme on lit un livre interdit, une parole foudroyante inscrite sur ton épiderme, soie que je parcours de mes mains aux bras nus ouverts capturant l’érotisme, un spasme le long de l’échine qui se noue au creux du ventre, pas la caresse pas une étreinte, une fusion insensée où les corps ne sont plus qu’incandescence, incantation ; le cœur éclate comme une grenade mûre : une ponctuation divine. Les yeux, portes battantes tremblent, le corps devient langage, la chair prophétie.
Dans cette apocalypse charnelle un vertige sans fin nous entraîne ; une chute exaltée, l’abîme du désir où tout bascule.
Plus grand que l’ennui plus vaste que le monde.