Le cri
Douleur Fureur Tourment Amertume
Nœud Nouage Paralysie Étranglement
Gorge étroite enserrée glandes salivaires réprimées montées descentes râpées à sec écorchées
Sécheresse étouffement la poitrine s’emprisonne les mains tremblent griffent se nouent se dénouent en priant le ciel ou l’enfer
Le corps ne répond plus rigide absent le corps s’asphyxie le corps refuse le corps défaille
Il faudrait monter sur la plus haute montagne pour prendre l’air respirer expirer arracher le cri puissant libérateur tourbillonnant au-dessus des crêtes acérées
Il faudrait partir voguer sur la haute mer aux vagues tourmentées pour dominer chagrin ou rage et expulser la prière vers le ciel vers le large vers la mer qui accepte enveloppe engloutit noie les émotions extrêmes et amorce un pardon
Il faudrait plonger au cœur de la terre dans les trous les cavernes les profondeurs perdues les entrées de l’enfer pour crier le désespoir aux murs sombres déchirer le silence étouffant réveiller les parois morts de solitude frapper le sol humide les plafonds bas pleins d’arêtes aiguisées frapper la poitrine la tête jusqu’à ce que le cœur ne supporte plus le trop-plein de son de bruit de vacarme et éclate en mille morceaux
Je n’ai pas voulu utiliser la ponctuation, ni point ni virgule ni suspensions, pour garder le mouvement des vagues, j’ai peut-être noyé les séquences qui permettent de respirer et de mieux comprendre…
..je ne me suis pas noyée… j’ai épousé les tumultes et les vagues qui submergent, merci pour ce texte très physiquement puissant. J’imagine les mille morceaux d’ un coeur plein d’amour qui se répandent sur terre! Merci à toi.
Merci pour ces mots forts qui m’ont replongée dans ces vagues et qui m’ont comblée. J’avais un doute, mais j’ai osé et ton commentaire m’incite à continuer…merci à toi!