quatre-vingt centimètres en dessous, un lino gris moyen tirant sur le bleu . Uni. Plat. Souvent, en y regardant de plus près, on devine un moucheté; le moucheté est une valeur sûre: hall, salles, couloirs. Chambres aux linéaires de lino avec « mouches », projections de micro gouttes, superpositions de valeurs et de teintes nuancées plus ou moins contrastées, gage de profondeur, avec une préférence pour le coquille d’œuf brouillé d’ocre, d’ombre naturelle et de gris ou le bleu pouponnière piqueté de blanc, de beige et de jaune paille. Effet trompe œil qui confère aux taches, et autres éclaboussures, une présence moins flagrante – voire fantomatique- , qui les intègre à défaut de les incorporer tout à fait. Sur un moucheté tout passe mieux. L’uni souffre l’accident, ( ou ne le souffre pas) il l’éprouve, le souligne; les taches tons sur ton font exception (l’aube blanche et la tache du premier sang comme une faute majuscule ; celle à fleurs du dimanche où la tache se noie.) Sur la droite, quatre vingt centimètres plus bas, au sol donc, à une distance d’environ un mètre – mesure estimée aux passages récurrents de mules perforées blanches, en pieds ou en pas en quelque sorte – voir ce ballet de pas frôler, éviter, les obstacles-, ce mouchoir en papier blanc avec une auréole irrégulière brun rouge , ovale plutôt que ronde. Du contexte déduire: soin, compresse, plaie, sang, bactéries, contamination. Ce résidu de soin qui aura glissé. Échappé. Chu. Reste là en plan. Détail d’autant plus obsédant. Seul. Métonymique. Qui attire l’œil, le tire hors de lui, l’écarquille. Motif obsédant. Signe avant coureur. Il faudrait ramasser ce papier, faire disparaitre cette tache . Ce sang. ( derrière la porte dans le dos une plainte grandit, halètement, cri muré : Doucement, doucement dit l’autre voix ).
Regard fuit droit , trouve plinthe, traces de frottement de talons ou de roulettes de caoutchouc noir, bord rongé . Regard gravit mur, papier gaufré jauni lacéré à hauteur de tête de lit, et de charriot ; prises trois, des fils translucides pendent. Un fauteuil métallique adossé au mur, assise et dossier de skaï rouge, crevé à trois endroits, des choses invisibles sortent, grouillent, comme des passants affairés dans la cour des pas perdus
( tout se mélange dans la nuit halogène. Au mur, fixé en hauteur, l’écran d’un téléviseur, images que reflètent la paroi de verre qui sépare les box du couloir : J’ai un incroyable talent le mur. (Des rideaux bleu font boxes font boxes )
( sangles de contention à la renverse)
( poussières textile)
( cellule mortes )
( roulettes de chaises et de lit) ( dessus de lavabo sans glace ( informations encollées – mesures d’hygiène . Papier charpie)
( supports métalliques avec solution bactérienne en bidon )
( porte à hublot )
(lumière blanche en plafonnier )
( fenêtre à hublot sur ciel et cour avec sérigraphie abstraite d’inspiration végétale)
( ciel nuit jaune )