les mardis I #03 I fascisme et rues

L’ultima giornata di Reginaldo Giuliani è cominciata molto presto, all’alba del 21 gennaio 1936. La notte di Padre Reginaldo è stata insonne, la mancanza d’acqua si fa sentire su tutto il campo.

A cinq d’heure du matin il s’assoit sur son lit de camp, prend son rosaire et commence la prière. A cinq heures vingt il se lève, sort de sa tente et regarde le soleil traverser la brume du haut plateau. A cinq heure trente il regarde les hommes du bataillon Diamanti, tous déjà prêts, il passe parmi eux, les rangs sont très serrés. A sept heure trente les troupes adversaires sont repérées et la 16ª Batteria autocarrellata se déplace de deux kilomètres pour couvrir la colonne, à dix heures quarante cinq elle dépasse le Mai Beles et le père Reginaldo regarde et prie intensément, on entend ses mots, la soif s’intensifie dans tout le bataillon. A midi il regarde le ciel et voit les deux avions Ca 133, la résistance s’intensifie et à  quinze heures les premiers morts du bataillon Diamanti. Reginaldo Giuliani meurt autour de 18h pendant qu’il donne l’absolution aux cadavres. Son corps est enterré dans le cimetière de guerre de Passo Uarieu, en Éthiopie.

A Firenze via Reginaldo Giuliani est une longue rue qui commence à piazza Dalmazia à Rifredi, en face du cinéma Flora, et qui remonte en suivant le chemin de fer jusqu’ à Careggi et encore plus loin, une de ces longues  rues de scorrimento, elle fait un virage et au lieu de continuer toute droite elle tourne à gauche, on dirait une autre rue, mais non, c’est toujours elle qui passe devant le cinéma de Castello, le centre bouddhiste et arrive à la frontière de la commune, là où la ville devient une autre ville et à Sesto Fiorentino Reginaldo Giuliani cède la place à la  via Antonio Gramsci.

A propos de Anna Proto Pisani

Passionnée par la création et l’écriture, j'ai publié des textes et des articles sur différentes revues et les ouvrages collectifs sur la littérature postcoloniale Les littératures de la Corne de l’Afrique, Karthala, 2016 et Paroles d’écrivains, L’Harmattan, 2014. J'ai créé et fait partie du collectif des traductrices de Princesa, le livre de Fernanda Farìas de Albuquerque et Maurizio Iannelli (Héliotropismes, 2021). Je vis tous les jours sur la frontière entre la langue italienne et la langue française, un espace qui est devenu aussi ma langue d’écriture.

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