#LVME #02 | sous-sol

Il est perché sur l’escabeau du sous-sol, penché en avant, bras droit enfoncé dans le mur. Il tient son téléphone dans la main gauche , le faisceau avec lequel il s’éclaire dessine une auréole nette sur le mur. De ses vêtements noirs on ne peut rien déduire, ni du tatouage qui sinue sur sa nuque. Il fait sombre. Le silence pèse. Au mouvement tournant de son omoplate on comprend qu’il fouille; dans l’effort il émet un léger sifflement de gorge. Quand il se retourne son visage empoussiéré est celui d’un homme jeune. À présent, presque à genoux, il scrute le sol. Du bout de sa main gantée de vinyle clair, il l’effleure , puis à l’aide d’une pince d’aluminium il prélève une chose noire de la taille d’une mouche qu’il glisse dans un sac rectangulaire translucide. Un écoulement dans les tuyaux du mur déferle. Puis rien. Le silence. Plus lourd encore. Mais il perçoit comme un grattement. Ou c’est autre chose : un souffle peut-être. Il braque la lampe de son téléphone en direction des containers. Dans l’obscurité du sous-sol des yeux le regardent. Il entend la voix. Sa propre voix.

A propos de Nathalie Holt

voilà ! ou pas

Un commentaire à propos de “#LVME #02 | sous-sol”

Laisser un commentaire