Je ne dirai pas ce germe de passage de sa patience millénaire il a sculpté la pousse et la repousse
Je ne dirai pas l’ardeur du désert qui t’a vue naître ni les vents qui t’effleurent et te façonnent
Je ne dirai pas les grains de sable qui se sont déposés un à un
Je tenterai de comprendre l’énigme de ta matière fleur sans parfum sans racine délicate et fragile
J’exulterai du mouvement figé surgi du minéral de la géométrie du chaos qui s’ordonne né d’une absence de vie un ancien silence celui de l’eau qui s’est retirée
Je ne dirai pas l’histoire cachée de ton éclat un dialogue entre le sel et le sable
Je ne dirai pas le temps et la pierre qui t’ont rêvée émergence après l’oubli un paradoxe arraché au néant
Je ne te cueillerai pas… du regard seulement je capturerai la lumière oblique qui te traverse
Je ne dirai pas l’ombre dansante le souffle chaud polissant ton futur
Je dirai la mémoire et la mer océans de l’oubli dormant, les fragments d’infini et la tendresse du sol en toi emboités
Je dirai la preuve muette de la grâce engendrée de l’aride