#écopoétique #07 |  Ni, ni, n’arrêteront




Ni de me coucher sur la Terre, ni l’eau que tu mets dans ton vin, ni les oiseaux tombés du nid, ni les fenêtres fermées, ni le bruit des bombes, ni la couleur de ta peau, ni les frontières de barbelés, ni les murs à tomber, ni les arbres malades de pesticides, ni les usines désaffectées, n’arrêteront la frénésie du pouvoir, ni le rouge flamboyant de l’horizon, ni l’arc-en-ciel planté dans la rivière, ni le bruit des bottes, ni la fièvre du Soleil n’arrêteront la faim des estomacs vides, ni les pleurs, ni les cris n’arrêteront l’envie d’écrire la voix de la terre en souffrance, ni les pieds sur le sable d’été ni les yeux trempés dans la brume de l’océan n’arrêteront les tempêtes du temps, ni le ménage, ni le courage, ni la volonté, ni l’énorme tracteur qui nettoie les fossés n’arrêteront l’écoulement des heures, ni le TGV, ni la forêt des pylônes électriques, ni les cactus, ni les publicités consuméristes, ni les poubelles vomissant nos déchets quotidiens n’arrêteront le photographe de la vie, ni les sirènes stridentes, ni les lumières aveuglantes, ni les cheminées des usines crachant leurs excréments n’arrêteront les pensées du vieillard assis sur le pas de sa porte, ni les désirs d’éternité, ni les éternels recommencements, ni les livres d’histoire, ni la vie volée aux enfants, ni les familles déchirées, blessées par la guerre n’arrêteront la construction des tanks, ni Le bateau ivre, ni le son de la terre, ni les bons sentiments, ni l’envol des sens, ni La chanson de Roland, ni les sept notes de musique n’arrêteront l’inconscience de ceux qui nous gouvernent et contribuent à la dégradation environnementale.

A propos de Marie Moscardini

«Après une formation à Aleph en 2014, j'anime des ateliers d'écriture dans une petite ville de Saône et Loire.» Voir son site Nouvelles à écrire.

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