#écopoétiques #05 | dans la colline

Ce qu’il y avait avant, je le sais très bien. Plusieurs fois je suis venue par ici me promener. Ici, avant, il y avait des arbres, des chênes verts, des pins d’Alep, d’autres essences forestières. On s’y enfonçait par de petits sentiers ou l’on coupait à travers ronces. C’était à cet endroit un espace ombragé traversé de petits mammifères, de rongeurs, de sangliers. Parfois on montait jusqu’au pic qui culmine à 120 mètres, un petit pic boisé.
Le massif forestier est situé côté sud, juste au-dessus de vignes et de la bâtisse d’un domaine viticole, ses chais, sa cave. A cet endroit, le regard plonge directement sur la plaine, la ZAC et la nationale qui se déroulent en contrebas. Est-ce réellement un point de vue intéressant ?

Il y a sept ans, après modification du PLU, cette zone a été défrichée, on y a planté un lotissement HLM, habitations cubiques, alignées sur deux rangs aussi serrés que des syrahs alignées, palissées. La route a été élargie, bétonnée. Le massif, éventré. D’en bas, on voit une barre longue, haute de deux étages. Un alignement blanc dans la trouée verte. Par là, les sangliers ne passent plus.

A propos de Perle Vallens

Au cœur d’une Provence d’adoption, Perle Vallens écrit et photographie. Ecrire c’est explorer l’intime et le monde, porter sa voix pour toucher. Publie récits, nouvelles et poésie en revues littéraires et ouvrages collectifs. Lauréate du Prix de la Nouvelle Erotique 2021 (au diable vauvert) et autrice d'un livre de photographie sur l'enfance, Que jeunesse se passe (éd J.Flament), d'un recueil de prose poétique, ceux qui m'aiment (Tarmac), d'un recueil de nouvelles, Faims (Christophe Chomant) et d'un récit poétique et choral, peggy m. aux éditions la place. Touche à tout, pratique encore le caviardage, le cut up (image et/ou son), met en voix (sur soundcloud Perle Vallens ou podcasts poétiques), crée des vidéo-poèmes et montages photo-vidéo (chaîne youtube Perle Vallens)...

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