Tombez, larmes du monde sur nos idées funestes quand l’air noir se propage jusqu’aux esprits guerriers
Tombez sur la grève plastiquée de notre plage triste minée par les souvenirs heureux d’un soleil blanc
Tombez et lavez d’une onde de pureté douteuse par cette eau chargée des tourments chimiques qui nous affectent
Tombez et ne vous relevez pas, restez là, immobile, sentez la terre vous boire d’un suicidaire empoisonnement
C’est toi, l’homme-eau qui fait couler son sang par surverse des nuages quand dans ta douleur il pleut,
C’est toi, inconnu de l’Olympe qui joue au dieu pervers, inondant de son fluide la terre blafarde, il pleut,
C’est toi qui pleut, c’est toi qui tombe et pénètre la terre et remonte dans la source et revient dans le ciel,
C’est toi, force impersonnelle, cet « il » déguisé en bénédiction qui tombe aussi pour faire pousser l’orge et le blé
Alors le petrichor capture les esprits, les enlace de son parfum enivrant, les dompte dans la mémoire de la terre
Le sang des pierres a l’odeur du monde originel, transportant nos souvenirs primitifs dans les limbes matricielles
Sent la vie couler dans tes veines et tes ruisseaux, sent les fragrances profondes délivrer leur pouvoir rédempteur
À la lumière naissante d’un soleil revenu, odeur de calme après l’averse, après la colère. Et les pleurs
Faut-il que pour combattre la foudre et tes excès telluriques, nous nous retrouvâmes ensemble enlacés
Dans les bras les uns des autres, rassurés, le paradis d’un coin de parapluie chanté par le poète
Faut-il qu’il pleure toutes les larmes du ciel pour que nous soyons unis et nous abriter et nous protéger
Redevenir des hommes, trempés mais nouveaux, espoir timide qui guide ce qu’ici on appelle nos sociétés
« redevenir des hommes, trempés mais nouveaux »
voilà où tu voulais en venir
alors je recommence la lecture et je suis le chemin de l’espérance
merci et salut JLuc
Merci pour ton passage, Françoise. Par contre, tu le sais, je n’ai aucune idée d’où je vais quand j’écris ces propositions dans lesquelles les mots tombent comme ils arrivent. Merci néanmoins pour ton regard précieux.
« Redevenir des hommes, trempés mais nouveaux, espoir timide qui guide ce qu’ici on appelle nos sociétés »…. Ohé, Jean-Luc, et les femmes alors ? Je plaide pour des enlacements plus équilibrés. « Le sang des pierres a l’odeur du monde originel, transportant nos souvenirs primitifs dans les limbes matricielles »… ça sent le sacrificiel… Ce texte est plein d’allégresse, de pessimisme, de tendresse et d’espoir , mais St John Pluie ne prête guère son parapluie à pommeau doré …
Oui, pardon, les femmes aussi. Les hommes génériques ou les hommes masculins ou les femmes, je laisse le choix au lecteur/lectrice. Quand au pommeau doré, il ne m’intéresse guère, mais quelle puissance accompagne ces versets ! J’avoue mon admiration…