Ô pluie incessante !
Impossible d’arrêter l’ écoulement de ton eau sur mes volets fermés
J’entends encore et encore les larmes du ciel glisser tristement le long des gouttières.
L’eau s’infiltre partout où le temps gelé casse et fissure, sans discontinuer, creusant les rides des façades
Les gargouilles aux yeux exorbités vomissent un peu plus d’eau chaque jour, tombent des frontons dans une mer de boue pleine d’arbres et de corps flottants.
Ô pluie étudiante !
L’eau des bassins du jardin du Luxembourg déborde sur les gravillons des promenades où des jeunes s’embourbent livres à la main
Parapluies, feuilles, cahiers, emportés par le vent, disparaissent dans les fontaines nauséabondes remontant des catacombes.
Ô pluie sauvage !
A l’autre bout du monde, il pleut fort sur les chutes du Niagara, l’eau plonge, ressurgit encore plus secouée d’éructations,
Explosion de nuages blancs à peine évaporés entrainés par le flux incessant
Niagara sauvage engloutit tout sur son passage, terre, roches, arbres centenaires
Plus le moindre bateau ne résiste à l’Infernal.