1989 – 1992, Place de la République et ses alentours, Céret
Lycéennes à Céret, on avait une super planque pour fumer des pétards en cachette. C’était « l’« Amazonie ». Elle se situait dans le prolongement de la place de la République, à deux pas du centre ville. La place de la République se terminait par un parapet en contrebas duquel se cachait cette zone oubliée par les autorités municipales, triangle de végétation sauvage et dense, arbres immenses dont le feuillage créait une pénombre perpétuelle à l’abri de laquelle tout pétard fumé avait une saveur de révolution bolivarienne.
2 octobre 2024, vue google satellite de la place de la République et de ses alentours
Dans l’angle aigu du triangle, à l’est, là où, cul sur un tronc couché, nous nous prenions pour le Che, un triangle de bitume, apparemment parking privé, trois voitures garées. La moitié ouest du triangle est occupée par une maison carrée et ce qui semble, accolées à elle, ses dépendances. Dans l’angle sud-ouest, un petite maison. Le tout couvert de toits mignons et roses. Entre le parking privé et les habitations, à l’ancien cœur du terrain vague, un bouquet d’arbres, du ciel on les dirait hauts, peut-être avons-nous sous les yeux un vestige vivant de l’Amazonie.
Quoi qu’il en soit, quelque chose me dit qu’à leur ombre domestiquée, plus personne n’y fume des pétards en préparant la révolution.