#écopoétique #05 | la place

Dans ma ville , ils lui  avaient fait une place

Un  matin des bulldozers  ont transformé

Le marché en un champ de ruine

Plus d’étals, plus de fruits , plus de fleurs

Un marché, puis , soudain,

Une énorme crevasse ,

Les rats, en panique, ont fui la place,

Se sauvant  à la queue leu-leu

Sur toutes les gouttières du quartier

Envahissant les caves , renversant  les poubelles,

Le bonheur des chats sûrement

Dans ma ville , ils lui ont fait une nouvelle place

Enfin, non, ce n’est plus comme avant,

Ils l’ont installé dans des rues en pentes, tentaculaires,

Ça n’arrange personne,

Surtout pas les petites vieilles avec leur caddie,

Les forains voient leur marchandise tomber, rouler

Jusqu’au bas de la pente,

Pommes , poires , oranges finissent flottant

Sur la Marne , emportées par le courant

Dans ma ville, il y avait une place,

Depuis quelques temps, tous se précipitent,

tombent , roulent , s’agrippent à un souvenir glissant,

Sans savoir ce qu’il y aura à la place…

A propos de Carole Temstet

Née , à Paris en 1966 , professeure de français en invalidité depuis 20 ans , j 'ai fait des formations d'atelier d'écriture chez Bing et Aleph. Diplomée en Développement personnel et en Art oratoire , j 'aide aujourd'hui tous ceux qui veulent trouver leur voi-e-x par l'écriture et la lecture. Coach de vie et animatrice en atelier d'écriture dans les milieux scolaires et associatifs, j 'aide adultes et enfants à développer leur créativité et à y prendre goût au sein de l ' association Mots et Pinceaux à Nogent sur Marne. J'ai publié 2 livres à la Société des Écrivains , un premier roman intitulé "Hors sujet" et un roman pour la jeunesse à partir de 9 ans " Violon d'étoiles" illustré par mes aquarelles, dit par P. Calmon (acteur) et joué au violon par I. Scialom (violoniste). (lien à trouver sur Publibook.fr) site FB : Carole Temstet-Lévy-autrice J 'aime apprendre, lire et être lu, écouter et joué du piano, voir des expos et peindre...

2 commentaires à propos de “#écopoétique #05 | la place”

  1. J’aime bien « tombent , roulent , s’agrippent à un souvenir glissant », on y voit le temps qui passe, parfois impitoyable, inéluctable, et les humains dans leur lutte sans espoir, mais leur lutte quand même.

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