#anthologie #38 | 7 octobre 2023

7 octobre 2023

Samedi. Comme c’est samedi, il n’y a pas de réveil le matin. On peut se réveiller à n’importe quelle heure entre 9h et 11h. On peut même prendre son temps dans le lit pour se réveiller. Prendre le temps de pianoter sur son téléphone, de regarder son fil sur Instagram, de regarder les nouvelles vidéos sur Youtube pour les mettre dans la playlist « À regarder plus tard ». On peut sortir du lit tranquillement et ouvrir le volet. On peut aller lentement jusqu’à la cuisine pour préparer le café avec la Bialetti, moudre le grain de café pendant quinze secondes, remplir le socle d’eau, visser les parties de la cafetière et la mettre sur le feu. On peut se contenter de rester devant la cafetière qui chauffe en regardant par la fenêtre. Les arbres ont pris une couleur un peu rouge. On peut ouvrir la fenêtre, même s’il fait un peu frais, pour ne pas envahir l’appartement de l’odeur de café qui tout doucement monte dans la cafetière. La cafetière fume, le café est prêt. On peut s’installer confortablement sur le canapé, une tasse dans la main droite et un livre dans la main gauche, Les Liaisons dangereux de Laclos. On peut savourer le café en le buvant à petites gorgées entre deux pages, en le reposant sur la table basse entre les gorgées, en l’oubliant un temps pour le reprendre, en buvant la fin de la tasse même si le café est froid. On peut sortir se promener, on mangera plus tard, une longue promenade dans le bois de Vincennes, une promenade de deux heures, pendant laquelle on peut longer le lac, puis le centre équestre, puis la Cartoucherie, puis traverser la plaine, puis remonter vers le terrain de rugby, le traverser, suivre le chemin entre le terrain de baseball et le campus, puis prendre le chemin en sous-bois et longer le bois à côté de la route. On peut réchauffer les restes, un reste de gratin de chou-fleur.

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