Au grenier , j ai découvert une collection de parasols.
Celui de notre amour quand on se réfugiait dessous coller-serrer pour se protéger du soleil du vent et de la pluie . On y était tellement accroché qu on aurait imaginé s envoler .
Celui de notre tristesse quand il ne nous protégeait plus de nos larmes , innondant nos bouches , et nos paroles qui ne pouvaient plus sortir de nos gorges irritées à force de crier…
Celui de nos révoltes contre les injustices du monde entier , incompréhensibles, incomparables, incompressibles, indivisibles,… inhumaines .
Parasols rayés bleu-marine et blanc , de bord de mer au bord des larmes , de lames de fonds qui remontent pour se fracasser de colère sur la grève . Silence sous parasol , ne rien dire , ne rien faire et se taire . S’endormir sous le bleu marine et blanc écrasant le sable sous le poids de tout son corps , de sa respiration de plexus j usqu au bas de ventre vide , plus vide que tout . Pas faim , pas soif, manque de couleurs entre les lignes de bleu marine et blanc .
Parasols rouillés d eau salée mal rincée, mal lavés . Jetés au fond du grenier . Jaunis par le temps , rongés par les mites, trouées ds le passé, actes manqués , occasions ratées, et puis plus rien , deuils , et pensés mortes échouées .
Parasols anti-uv, fleuris d un côté et gris perlé de l autre . Garanti protéger des rayons qui brûlent, qui fabriquent du cancer qui tue de l intérieur sans rien dire , sans prévenir…
Il reste un parasol au fond , là -bas , le dernier des Parasols. Sur ses bandes blanches , elle y aurait bien écrit sa vie, ses heures à regarder la mer sans rien dire sans rien faire en attendant que ça passe. Et encore qui saurait lire entre les lignes du parasol ?