Restes d’images éparses. Une chambre, je reconnais le cosy de l’enfance, mais le papier peint fleuri de l’enfance n’y est pas, la fenêtre donnant sur le jardin non plus, il fait sombre. Cette chambre où je dormais de temps en temps, je l’appelais en secret la chambre aux quatre portes. La rêveuse plaque la paume de ses mains sur le plâtre, elle avance en crabe, compte et recompte les portes, cinq, il y a bel et bien cinq portes, elle n’arrive pas à identifier celle qui est « en trop ». Reste du rêve. La rêveuse avance dans une nuit trouée par des flaques de lumière diffusée par de hauts perchoirs métalliques longeant des rails rouillés, elle marche, les quais déserts se ressemblent tous, à perte de vue, des rails s’enchevêtrent. Dernier reste du rêve. La rêveuse reconnaît au loin la masse noire qui se détache pourtant dans le noir de la nuit. Un portail immense. Une file indienne d’ombres courbées enjambent les rails et se dirigent vers le bâtiment. La rêveuse se trouve maintenant prise dans la file des ombres. Une sonnerie stridente. Je me réveille en nage.