L’objet que vous tenez entre vos mains, ou regardez sur votre écran, s’approche par certains aspects d’un roman S’agit-il d’une fiction d’une auto-fiction d’autre chose ? L’armature centrale est composée de fragments dont la cohésion est toujours en cours Cependant il n’est pas exclu que l’oeuvre soit achevée Nous émettons plusieurs hypothèses sur son origine classées de la plus probable à la moins réaliste Toutefois toutes ces hypothèses sont scrupuleusement consignées ci-après quelque soit leur pertinence L’avenir nous dira leur proximité avec la réalité Dans un besoin de clarté ces hypothèses sont regroupées par registres sous jacents Chaque fois que possible le rapprochement est fait avec les textes les suggérant Certains textes pouvant illustrer plusieurs hypothèses ils sont tous regroupés en seconde partie du présent objet Le recensement des hypothèses se poursuit dans le cas fort peu probable où de nouvelles nous parviendraient elles seraient ajoutées dans l’oeuvre à l’instant de leur apparition
Nous vous remercions du temps que vous consacrerez à la lecture de cet objet Vous pouvez également contribuer à l’émission d’hypothèses Une case commentaire est prévue à cet effet
Premier registre L’auteur se trahit à travers ses écrits la question se pose : qui est-il ?
Des indices présents dans le chapitre sans aucune certitude trahissent le véritable auteur non pas des textes mais du regroupement Il s’agit d’un individu dénué de qualités littéraires et de scrupules mais bourré d’ambition. Pour parvenir à ses fins l’individu a fréquenté des ateliers d’écritures repérant dans chacun des éléments prometteurs Il s’est rapproché d’eux jusqu’à une certaine proximité lui permettant de leurs subtiliser leurs travaux puis de les faire disparaître afin de s’en prétendre l’auteur Oui vous avez bien lu : le véritable auteur est l’assassin des quarante propositions !
Un écrivain en mal de talent et d’inspiration -on peut toutefois lui attribuer Comme tu veux– dérobe les textes de ses congénères et les tue pour s’attribuer le mérite des créations qu’il regroupe n’importe comment et publie sans être inquiété par les autorités
Un scribouillard illisible – paraîtrait qu’il a pondu Underground – dessoude ses potes pique leurs papiers et ça fait un bouquin Il a pas encore été pincé
Deuxième registre l’oubli le temps a fait son oeuvre : pertes et disparitions
Il est évident que l’ensemble constitué de Habitations, Bifurcation, Choix, Rue Thomas Edison et Séparation était à l’origine plus conséquent Ils pourraient être regroupés sous l’appellation Signal. Les extraits retrouvés permettent également de supposer l’existence d’un film ainsi que d’une sculpture commémorant la disparition du Signal, élément majeur de la vie du personnage. La destruction des éléments à présent manquants pourrait être une part intégrale de l’oeuvre non pas pour fermer le cercle mais pour ouvrir la spirale symbolique et laisser au lecteur sa part de rêve (se référer à titre d’exemple à Bavardages pour illustrer ce concept) autonome. En somme les ruines d’une oeuvre de mémoire d’une destruction prévisible. Tenter une restauration dénaturerait et même pervertirait la volonté initiale de l’auteur.
Troisième registre combler les blancs pour unifier
L’ébauche actuelle fait apparaître trois personnages fictionnels se dégageant des trois ensembles Jean Kermarec-Jean Sommeille, l’ensemble Signal et l’ensemble Silence d’été-Une joie simple-Il dort, luminosité, Minuscule , des anecdotes partiellement réelles parfois autobiographiques leurs donnent du corps Il s’agirait de poursuivre ces existences vécues dans trois époques différentes. Il est probable qu’unir les trois ensembles en un seul roman demandera du temps. Une première étape pourrait être de développer la vie du personnage féminin de Silence d’été-Un joie simple-Il dort-Luminosité-Minuscule, une vie de travail pénible qui résultait de décisions prises par d’autres.
Un quatrième personnage transparait à travers les autres textes courts essentiellement des exercices suite à propositions Echo, Statue de bronze, Clic, Premier voyage, le petit chien blanc, l’Ode, un doute, Virages, Sempé, 1978. Il serait pertinent de les unifier sous une forme à définir.
Quatrième registre l’histoire des morceaux
Est-il encore nécessaire de présenter l’histoire de l’oeuvre que vous tenez dans vos mains ? Oui car elle montre la fascination de l’esprit humain. Commençons par le début, durant les années quarante on a vu apparaître sur les réseaux sociaux des textes d’intérêts et de qualités variables déposés par des influenceuses*. Tous et toutes précisaient ne pas en être l’inductrice-inducteur. Les plus anciennes d’entre nous de souviennent peut-être de l’ancien terme d’autrice-auteur qui n’est plus de mise depuis que le bénéfice de la création d’une oeuvre est réparti à égalité entre l’inductrice-inducteur de l’histoire et le Transformateur génératif pré-entraîné. Une immense fièvre de collecte se déclencha, il apparu que tout les textes avaient une origine commune, ils étaient découverts dans des lieux de grandes circulations, gares train métro aéroports statioports parfois même sur les trottoirs. Ils n’étaient rapprochables d’aucune localisation territoriale particulière et rédigés dans les langues les plus diverses du globe. Rapidement il apparu qu’il s’agissait des lieux hébergeant encore d’antiques bornes de générateurs d’histoires automatiques en accès libre. Suite à l’installation spontanée de milliers de camérinsectes, le mystère fut rapidement éclairci : ces textes étaient le résultat des tests de maintenance opérés par les agentes d’entretien de ces bornes. Résultats jugés sans intérêt et jetés par terre. Les textes collectés l’étaient juste avant le passage des autonettoyants. Tous les textes rescapés composent l’ouvrage que vous voyez sur votre écran.
*pour rappel depuis deux mille vingt quatre, nous appliquons la norme Damasio, les pluriels sont au féminin sauf si toute l’assemblée est uniquement constituée d’individus masculins.
… des textes » rescapés » …. voilà avec un mot on peut partir loin… loin…Merci beaucoup!
Merci Eve pour ta lecture et ton commentaire.